L'Anaf appelle à une approche plus qualitative de l'apprentissage
Réagissant à l'annonce de la pérennisation de l'aide au recrutement d'apprentis pour toutes les entreprises et jusqu'à la fin du quinquennat, l'association nationale des apprentis de France (ANAF) dénonce « une simple logique quantitative », au détriment d'une « vision d'ensemble de l'écosystème de l'apprentissage ».
Par David Garcia - Le 12 janvier 2023.
« Le dynamisme accordé par la réforme de 2018 allié à l'effet d'aubaine prodigué par l'aide aura encouragé nombre d'entreprises et nombre d'écoles à diversifier leurs offres de recrutement ou de formation. Nous nous félicitons toujours de l'entrain réservé à cette voie de formation, mais il ne doit pas se faire à n'importe quel prix », affirme l'association nationale des apprentis de France dans un communiqué de presse.
Poursuivre le développement de l'apprentissage et son attractivité pour tous les niveaux de formation et dans tous les secteurs, oui. « Cependant, et par définition, une aide unifiée ne peut répondre à cette problématique », nuance l'Anaf, estimant l'importance « de toucher tous les jeunes, mais les plus fragiles, en situation de précarité ou de décrochage, par exemple, doivent obtenir une attention particulière. »
Entraves au quotidien des apprentis
L'association met l'accent sur les problématiques d'accès au logement, de mobilité géographique, de réseau professionnel, ou de parentalité. Autant de problématiques entravant potentiellement le quotidien d'apprentis et de futurs apprentis. « Le développement de l'apprentissage ne doit pas se faire sans mettre au cœur des préoccupations la question des freins périphériques d'accès à l'apprentissage. D'autant plus quand son essor dans les premiers niveaux de qualification reste à structurer et que les ruptures de contrats restent très fréquentes : environ 28 % de contrats sont rompus prématurément », alerte l'association.
Augmentation des dérives côté employeurs
Laquelle déplore en parallèle « l'augmentation des dérives côté employeurs et côté centres de formation ». « Pourtant, ni mesures, ni même réflexions ne sont portées pour mettre en place des mécanismes de régulation des pratiques, adaptés aux réalités constatées. Il faut maintenant sortir des questions chiffrées pour rentrer sur des débats de fond, nécessitant une discussion de l'ensemble des acteurs et des décisions fortes de la part du gouvernement », préconise l'Anaf