Table ronde « Evolution professionnelle » de la journée sur les enjeux et les perspectives du secteur de l’emploi à domicile organisée par Iperia le 5 octobre 2023.
L'enjeu crucial de la certification pour les salariés à domicile
La branche de l'emploi à domicile a fait le choix d'une certification sécable en blocs de compétences, afin de la rendre accessible au plus grand nombre. Une façon de faire reprise dans la réforme de la validation des acquis de l'expérience.
Par Sarah Nafti - Le 09 octobre 2023.
Les questions de certification et de montée en compétences étaient au cœur de la deuxième table ronde organisée à l'occasion de la journée sur les enjeux et les perspectives de l'emploi à domicile organisée par Ipéria jeudi 5 octobre. « Pour un individu qui suit des formations, c'est une identité sociale qui est rattachée à la certification », estime René Bargoski, directeur de la certification professionnelle à France compétences.
Trois titres à finalité professionnelle
Le secteur de l'emploi à domicile porte trois titres à finalité professionnelle, rappelle Nadège Turco directrice déléguée d'Iperia : employé familial, assistante maternelle/garde d'enfant et assistant de vie dépendance. « Le socle s'est créé autour de la compétence en 1994, à l'époque où ces métiers sont peu reconnus, pas valorisés, et n'offraient pas d'accès à la formation. » Dès lors se pose la question d'acquérir la valorisation par la reconnaissance des compétences. Aujourd'hui, la branche, qui fait face à des personnes très peu qualifiées « veut envoyer un signal, donner une image positive » avec l'obtention des titres.
Neuf critères
Pour enregistrer une certification au RNCP, France compétences s'appuie sur neuf critères, dont certains sont cruciaux : la valeur d'usage, le taux d'insertion, l'analyse des besoins par le secteur… « La certification doit être le moyen d'atteindre un objectif, de répondre à un besoin », insiste René Bagorski. Pour Nadège Turco, le secteur de l'emploi à domicile va encore plus loin que ces critères, en réfléchissant au public auquel il s'adresse. « Comment construire une certification qui s'adresse aux demandeurs d'emploi et aux salariés du secteur dont le temps est contraint ? ». Il a fait le choix de « segmenter en blocs de compétences », chacun accessible par des modules de formation, afin de construire un parcours sur le long terme. « Les trois certifications se répondent et permettent une mobilité intersectionnelle. Nous avons aussi la volonté d'aller vers d'autres certifications externes, mais la correspondance n'est pas simple. »
L'humain au cœur du système
Cette segmentation par blocs de compétences est au cœur de la réforme de la VAE (Validation des acquis par l'expérience) qui vise à « mettre l'humain au cœur du système », comme le dit Olivier Gérard, chef de projet France VAE. Pour en finir avec des taux d'abandon extrêmement élevés (90%), la VAE nouvelle version mise sur les architectes accompagnateurs de parcours, « qui aident l'usager à construire son parcours personnalisé ». Dans ce cadre, il sera possible de rajouter des actes formatifs complémentaires. L'idée est « de simplifier, unifier, de quitter le principe d'une VAE sanction pour une VAE parcours ». Et donc d'offrir la possibilité d'obtenir des certifications partielles par blocs. La fin de la préfiguration de la réforme est attendue pour le mois de janvier pour une mise en œuvre l'an prochain, après parution du décret d'application. L'objectif est que fin 2024 « l'ensemble des certificateurs aient découpé leurs certifications en blocs de compétence ».
Pour en savoir plus sur les correspondances entre blocs de compétences, participez à notre prochaine Master Class, le 19 octobre 2023
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— Centre Inffo (@centreinffo) October 5, 2023