L'espace de travail, terrain d'apprentissage ? (Mono Hito-Kito)

« Mono, hito et koto, ce sont trois mots japonais », explique Marie Durand-Yamamoto. Mono veut dire « l'objet tangible. Ce que l'on peut toucher, donc l'espace, le mobilier. » Hito, c'est l'homme, « l'humain, et les comportements qui nous sont associés. » Et koto, « le plus particulier. C'est l'objet, mais conceptualisé, l'idée que l'on se fait de quelque chose. Et donc moi je l'associe, je le travaille comme l'imaginaire collectif. »

Qu'est-ce qu'un environnement narratif ?

Un environnement narratif, « c'est une notion qui consiste à dire qu'un environnement est véhicule d'un récit collectif », poursuit la consultante. Autrement dit une démarche de conception dans laquelle on va avoir « une phase amont, une phase d'étude profonde de l'organisation des populations pour lesquelles on va concevoir. Et donc on a une phase finalement d'écoute et d'écriture d'une vision collective qui va ensuite être traduite à travers les espaces, à travers les volumes, à travers le mobilier. »

En quoi l'espace de travail peut-il être apprenant ?

Par nature, l'espace est un terrain de jeu, assure Marie Durand-Yamamoto. Certes, « on y met l'intention qu'on veut. » L'espace de travail est surtout « un outil formidable pour construire, façonner finalement des comportements, des modes de travail, des modes d'apprentissage. » Particularité de l'espace, il permet de « beaucoup toucher le corps et les émotions. On peut l'utiliser pour créer un cadre et d'autres moyens d'apprentissage et de processus. »