Innover pour favoriser l’efficacité de la formation professionnelle, Carif Oref d’Occitanie à Toulouse, le 15 juin 2023.
L'innovation pédagogique, une clé pour favoriser les apprentissages
Comment favoriser au mieux l'implication des apprenants dans les formations ? C'est la question que se posaient les intervenants de la première conférence du colloque « innover pour favoriser l'attractivité et l'efficacité des formations professionnelles » organisé par le Carif-Oref Occitanie jeudi 15 juin.
Par Sarah Nafti - Le 19 juin 2023.
Jean-Charles Cailliez, enseignant-chercheur et vice-président à l'innovation de l'Université catholique de Lille a présenté sa méthode de « classe renversée ». « La meilleure façon d'apprendre, c'est d'enseigner », explique-t-il. Dans certains cours, l'enseignant devient le seul élève et les 80 apprenants sont chargés de faire le cours. Au début, « certains élèves, ceux qui réussissent avec les méthodes classiques, sont réticents ». Mais, il le précise, « cette méthode ne remplace pas les cours magistraux, elle les complète. » Pour l'enseignant, l'hybridation entre méthodes classiques et innovation donne de meilleurs résultats.
Méthode collaborative
Les élèves sont répartis en groupe de 6, charge au formateur d'assurer la diversité des groupes, « et tous ont la même note, quel que soit le travail produit dans le groupe ». Chaque groupe a en charge la rédaction d'un chapitre du cours. Cette méthode collaborative « assure un meilleur ancrage des apprentissages ». L'enseignant mixe cette méthode avec de nombreuses autres, pour, toujours, assurer l'interaction avec les apprenants. Par exemple, le powerpoint muet « où l'idée est de projeter une image et de laisser les étudiants réfléchir en équipe à ce qu'elle signifie avant d'intervenir » ou encore le « ping pong », où deux apprenants expliquent une image en une phrase chacun tour à tour. Pour Jean-Charles Cailliez, l'innovation pédagogique permet aussi de meilleurs échanges entre formateurs, « car ceux qui ne travaillent que de manière classique échangent beaucoup moins avec leurs pairs ».
Temps synchrone et asynchrone
Plusieurs formateurs et apprenants ont également présenté les innovations pédagogiques qu'ils utilisaient lors de leurs formations. Frédérique Berthelet, formatrice indépendante chez Ezlearn est passée à la formation à distance, qui mélange « temps synchrone et asynchrone ». Dans une sorte de classe inversée, les apprenants ont des documents à disposition avant un temps de partage en classe virtuelle, et des exercices accessibles quand ils le peuvent. Eric Fourcaud, qui a suivi cette formation sur le podcast, a trouvé particulièrement motivant le fait d'avoir accès aux productions des autres apprenants et de pouvoir ainsi comparer et s'évaluer par rapport aux autres.
Soft skills
L'organisme de formation Adrar, dans sa filière informatique, a fait le choix de procéder à un recrutement minutieux de ses apprenants, « qui ne se fonde pas sur les prérequis technique ou académique », détaille Sophie Poulakos, coordinatrice du pôle numérique. Ainsi, les candidats sont évalués sur leurs soft skills, leurs capacités de raisonnement logique ou de travail en équipe. « Une fois intégrés, nos modalités pédagogiques s'appuient sur un lien constant avec les entreprises. » Par exemple, les apprenants sont amenés à diriger des projets de A à Z, comme ils le feraient une fois en poste. Dans ce cadre, « les formateurs sont des guides qui les aident à trouver les solutions par eux-mêmes ».