Métiers du numérique : des formations toujours trop peu nombreuses
La Grande école du numérique a présenté les résultats de son observatoire des emplois et besoins en compétences le 31 janvier. Selon ce « gen'scan », la pénurie de compétences numériques perdure et les offres en formation, peu lisibles, peu nombreuses et parfois peu adaptées, peinent à y répondre.
Par Sophie Massieu - Le 02 février 2023.
13 999. C'est, au 1er janvier 2023, le nombre de formations aux métiers du numérique existantes, selon l'observatoire des emplois et des compétences du secteur mis en place par la Grande école du numérique. Un chiffre bien en-deçà des besoins en recrutement des entreprises. Et ces formations s'avèrent parfois inadaptées, en retard par rapport aux attendus des recruteurs, et elles sont inégalement réparties sur le territoire national.
Paca fort démunie, Bretagne bien dotée
L'Ile-de-France en regroupe un quart. C'est plus que pour les formations aux autres métiers (18,3 %). Viennent ensuite l'Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et l'Auvergne-Rhône-Alpes, chacune regroupant une dizaine de pour cent des cursus existants. La région la moins bien dotée est la Provence-Alpes-Côte-d'Azur, où seule une formation sur 150 concerne les métiers du numérique (contre une sur 25 en Ile-de-France).
Lorsqu'on rapproche le nombre de formations proposées de celui des personnes en âge de travailler, la région Bretagne apparaît comme la mieux lotie, avec 57 formations au numérique pour 100 000 actifs contre 33 pour la moyenne nationale (7 en Paca).
Ce sont les formations sécurité, réseaux, cloud et télécoms qui dominent le marché. Suivi de la communication digitale, marketing et e-commerce. Les métiers du développement n'arrivent qu'en 3e position.
L'auto-formation : une nécessité
Et c'est là que ces chiffres peuvent témoigner d'une forme d'inadéquation avec le marché de l'emploi. Les métiers de la gestion et du pilotage d'une part, et ceux de la sécurité et des réseaux de l'autre sont ceux qui sont le plus gourmands en main-d'œuvre, avec chacun un quart des offres d'emploi. Les chefs de projet digitaux sont tout particulièrement recherchés. Et les formations, quoique nombreuses sur ces sujets, se révèlent souvent inadaptées aux besoins. Les professionnels, selon la Grande école du numérique, doivent recourir de façon importante à l'auto-formation.
Autre inadéquation : les formations à la communication digitale, au marketing et à l'e-commerce représentent 30 % des cursus existants, alors que les offres d'emploi sont moins nombreuses.
Finalement, conclut la Grande école du numérique, la plus forte tension entre formations disponibles et besoins en recrutement s'exerce sur les métiers de la gestion et du pilotage. Elle prévoit que la robotique et les objets connectés nécessiteront, eux aussi, la création de nouvelles formations. Inversement, les formations au graphisme et design apparaissent en nombre élevé au regard des offres d'emploi disponibles.
Pour continuer d'observer les évolutions et affiner cet outil de pilotage qu'est à ses yeux son gen'scan, la Grande école du numérique va développer des observatoires régionaux.