Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal devant l’assemblée permanente mensuelle du Medef, le 14 novembre 2023.
Orientation et formation des jeunes : mieux impliquer les entreprises
Invité à participer à l'assemblée permanente du Medef, le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal a plaidé pour une plus grande collaboration entre son administration et les entreprises. Lesquelles accueillent les jeunes en stage et participent à leur orientation.
Par Sarah Nafti - Le 15 novembre 2023.
C'était la première fois qu'un ministre de l'Education nationale assistait à l'assemblée permanente mensuelle du Medef, mardi 14 novembre. Une première qui pour Gabriel Attal témoignait d'une volonté de « travailler ensemble ». Pour Patrick Martin, président du Medef, la période où l'Education nationale et le monde de l'entreprise « se regardaient en chien de faïence » est « révolue ». « Vous portez des réformes fondatrices nécessaires, dont l'une, celle des lycées professionnels, est de nature à régler beaucoup de problèmes auxquels nos entreprises sont confrontées », a dit Patrick Martin au ministre. « Nous sommes soucieux que l'école entre dans les entreprises et que les entreprises entrent dans l'école ».
Un tiers des élèves, deux tiers des décrocheurs
Pour Gabriel Attal, l'école doit « former des citoyens éclairés », ce qui passe par la préparation des élèves à leur vie professionnelle. « La réforme du lycée professionnel est fondamentale : un tiers des lycéens y sont scolarisés mais il représente les deux tiers des décrocheurs. » La faute, pour le ministre, en incombe à « une organisation qui n'a pas été revue » et à un manque d'investissement. La réforme va permettre « d'augmenter de 50% les temps de stages » qui seront également indemnisés. Un coût à la charge de l'Etat estimé à 400 millions d'euros mais qui doit « renforcer la motivation » des élèves. Quant à la carte des formations, elle sera « inédite » en 2024 assure le ministre. « On assume de prendre des décisions face à ce constat que certains bacs pros assurent à peine 20% d'insertion professionnelle », explique le ministre, ajoutant que dans le même temps « des secteurs peines à recruter ». L'idée est donc de fermer les formations « qui n'insèrent pas » pour en ouvrir d'autres « dans les secteurs qui recrutent ». Au total, la réforme devrait coûter 1 milliard d'euros.
Implication des entreprises
Gabriel Attal a insisté sur l'importance de l'implication des entreprises et de tous les acteurs du monde économique notamment pour répondre à l'enjeu de l'orientation : « on ne peut pas mener une bonne politique de l'orientation sans les acteurs du tissu économique », juge le ministre. La découverte des métiers a été généralisée dès la cinquième et à partir de juin 2024, les secondes devront faire un stage de deux semaines obligatoires en entreprise. « Nos voisins qui réussissent mieux ont beaucoup plus de temps de stage », estime Gabriel Attal, pour qui « découvrir les métiers est essentiel pour se découvrir soi-même ». 10 000 enseignants sont chargés, par le biais du Pacte, de la découverte des métiers depuis cette rentrée. « Ils attendent d'être sollicités, ou que les entreprises répondent à leurs sollicitations », insiste le ministre, pour qui la découverte des métiers, puis les périodes de stages permettent aux jeunes de mieux construire leurs parcours d'orientation. La semaine école entreprise, créée à l'origine par le Medef, se tiendra du 27 novembre au 1er décembre et sera l'occasion pour Patrick Martin « de contribuer au rapprochement entre l'Education nationale et les entreprises ».