Nelly Fesseau, directrice de l’agence Erasmus+ France / Education & Formation.
Plus de 23 000 apprenants partis en mobilité avec Erasmus en 2022
Suite à l'appel à projets 2022, la France est devenue le premier pays d'envoi d'apprenants pour le secteur de la voie professionnelle, comme elle l'est pour le supérieur et l'enseignement scolaire. Avec 27 230 mobilités financées en 2022 pour l'EFP (enseignement et formation professionnels), la France se place juste devant l'Allemagne (23 754), constate l'agence Erasmus+ Education/Formation qui présentait son bilan 2022, vendredi 17 mars 2023 à Paris.
Par Sarah Nafti - Le 22 mars 2023.
L'agence française a enregistré une demande de financement en hausse de 30 % en 2022 pour la mobilité comme pour les partenariats et disposait d'un budget de 288 millions d'euros pour y répondre. Sur les 136 135 mobilités financées, 21 % concernaient l'enseignement et la formation professionnels et 2 % l'éducation des adultes (2 020 mobilités). Le taux de sélectivité est de 75 % et « on espère accompagner 200 000 mobilités en 2023 », précise Nelly Fesseau, directrice de l'Agence Erasmus+ France Education/Formation.
Ce sont donc 23 139 apprenants et 4 091 personnels qui ont bénéficié de mobilité Erasmus l'an dernier. Le nombre de mobilités est en augmentation par rapport à 2021 (18 510 mobilités d'apprentis et 4 364 de personnels) et retrouve son niveau de 2020 (23 975 mobilités d'apprentis et 3 086 de personnels). L'appel à projet 2023, clôturé fin février, montre une poursuite de l'augmentation des demandes de mobilités.
Des freins juridiques à lever
Toutefois, les mobilités de l'EFP restent pour la majorité courtes, et les mobilités longues des apprentis sont en baisse depuis 2020 : elles sont passées de 2 199 en 2020 à 1 938 en 2021 à 1 265 en 2022. « Nous nous heurtons toujours aux freins juridiques », constate Nelly Fesseau, qui cite notamment les différences de statuts des apprentis selon les pays et la question de la responsabilité de l'apprenant en mobilité. « Nous travaillons sur ces aspects techniques avec la DGEFP [ 1 ]délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle et le cercle Erasmus, dirigé par Jean Arthuis qui a fait de cette question son combat », ajoute-t-elle, espérant une évolution législative « dans les mois qui viennent ». Un projet de loi sur l'apprentissage transfrontalier a notamment été présenté en conseil des ministre le 8 mars 2023, et ouvrirait la possibilité aux apprentis d'effectuer une partie de leur formation, pratique ou théorique, dans certains pays frontaliers. Des députés Renaissance ont également déposé en novembre 2022 une proposition de loi visant à facilité la mobilité internationale des alternants.
« Le programme Erasmus+ est en croissance permanente, ce qui traduit un engouement, un engagement, une appétence des jeunes et des institutions à la mobilité européenne », s'est réjouit Nelly Fesseau. L'agence française dispose pour le nouveau programme 2021-2027 d'un budget total de 2,2 milliards d'euros contre 1,2 milliard pour le précédent. Sébastien Thierry, directeur adjoint de l'agence a annoncé que la France avait été choisie par la Commission européenne pour accueillir le centre de ressources sur la transition écologique. Ce centre permettra d'accompagner tous les acteurs, dont les porteurs de projets, à participer à l'objectif européen de neutralité carbone en 2050.
Le bilan 2022 de l'agence Erasmus+ Education/Formation
Notes
1. | ↑ | délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle |