Premiers trophées de la reconversion professionnelle (Nouvelle vie pro)

Bruno Lucas, délégué général à l'emploi à la DGEFP, estime que « nos dispositifs de reconversion fonctionnent. Portés par des acteurs de terrain, ils ont du sens et permettent de trouver des solutions aux situations individuelles ». Alors que des négociations s'ouvrent avec les partenaires sociaux pour faire évoluer ces dispositifs, Carole Grandjean, ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels assure dans un message vidéo « être prête à relever le défi d'une société des compétences qui permet à chacun de s'épanouir par son travail ».

Remplacée par l'intelligence artificielle

Paradoxalement, dans cette matinée consacrée à l'impact de l'IA (intelligence artificielle) sur la formation et les reconversions professionnelles, la première lauréate du prix « J'ai changé de métier » en est une victime… Christine Soulier, laborantine, a en effet été « remplacée par l'IA ». On lui a bien proposé un poste en virologie, mais crise du Covid aidant, elle a décidé de changer de métier. N'ayant « jamais touché un tournevis de sa vie », mais bercée par l'odeur du bois dans l'atelier de son grand-père ébéniste, elle a choisi la formation « éco recyclage de l'ameublement ». Aujourd'hui indépendante, elle résume : « après avoir sauvé des vies, je sauve des meubles ».

VAE, senior, entreprise…

Diego Bloom reçoit le prix « J'ai créé mon entreprise ». Ouvrier spécialisé dans une usine des Hauts-de-France, il s'ennuyait et a décidé de se lancer. Après un accompagnement express de 6 mois, il est chef d'entreprise dans le secteur calorifuge et optimisation énergétique en milieu industriel. Également des Hauts-de-France, Annie Hanczyk remporte le prix « J'ai transformé mon expérience en diplôme ». Elle s'est engagée dans une VAE à 60 ans : « cela peut prêter à sourire, mais il n'y a pas d'âge pour passer des diplômes et être reconnue à sa juste valeur », explique-t-elle. Elle est désormais seconde de cuisine dans son entreprise et a créé une nouvelle structure.

Absent pour cause de tempête en Bretagne, Bruno Aubard, lauréat de la catégorie « J'ai fait une reconversion à plus de 50 ans » a créé son entreprise d'électricité et domotique, après une carrière d'infirmier anesthésiste. Un prix Entreprise a décoré Vitalliance, agences d'aide à domicile, qui accompagne toutes ses salariées – même celles qui pourraient la quitter – dans des parcours de formation.

Enfin le prix « Coup de cœur du public » récompense le parcours de Kevin Celarier, ancien conseiller bancaire devenu épicier nomade en Auvergne Rhône-Alpes. À tout juste 29 ans, il concilie souci de l'environnement et des circuits courts (80% des produits issus de sa région) et goût des bonnes choses. Son Gastronovrak impose de longues et belles journées de travail, avec 9 marchés par semaine et deux plages de livraison à domicile.