Prépa-apprentissage : 61 000 bénéficiaires en quatre ans
Près de 45 % des jeunes ayant terminé leur prépa-apprentissage entre 2019 et 2022 se sont engagés dans une formation en alternance après leur parcours, selon le bilan de la Dares publié cet été.
Par Estelle Durand - Le 07 septembre 2023.
En quatre ans, 144 projets de prépa-apprentissage ont été financés dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences, pour un budget global de 260 millions d'euros. Ces initiatives aux contours très diversifiés ont permis à plus de 61 000 jeunes de bénéficier d'un accompagnement personnalisé avec pour objectif de faciliter leur entrée en apprentissage et de sécuriser leur parcours. Si ces projets ont eu des effets positifs concrets sur le parcours des jeunes, ils se sont aussi heurtés à quelques difficultés sur le terrain, comme le montre le bilan dressé début août par la Dares à partir des évaluations qualitatives réalisées par deux cabinets d'études[ 1 ]Amnyos et Orseau-Itinere.
Un tremplin vers l'alternance
Dans le détail, 61 000 jeunes ont intégré ce sas vers l'apprentissage depuis sa création dont 54 000 sont sortis du dispositif entre 2019 et 2022. Parmi eux, 33 000 sont allés au bout de leur parcours (près des deux-tiers) dont 44 % se sont engagés dans une formation en alternance (43 % en contrat d'apprentissage et 1 % en contrat de professionnalisation) à l'issue du programme. L'accompagnement dispensé pendant le parcours s'est parfois traduit par d'autres perspectives : 15 % des jeunes ayant achevé leur prépa-apprentissage se sont orientés vers une autre modalité de formation et 5 % ont décroché un emploi.
Deux modèles types
Au-delà des chiffres, le bilan réalisé par la Dares montre que les bénéfices des prépa-apprentissage dépendent de nombreux facteurs : profil et maturité des bénéficiaires, périmètre de l'accompagnement proposé, profil des porteurs de projets, etc. Les évaluations mettent ainsi en lumière deux grandes catégories de prépa-apprentissage : le « sas d'orientation » à visée généraliste et le « sas d'entrée » vers une formation, un établissement ou une filière en particulier. Ce modèle porté généralement par des groupements de CFA répond davantage à des enjeux de diversification des recrutements et d'attractivité de certains métiers dans un marché de l'apprentissage devenu plus concurrentiel.
Lever les freins périphériques
Quel que soit le modèle, l'individualisation des parcours s'avère un élément clé du dispositif, ce qui passe par la désignation de référent – formateur ou conseiller en insertion professionnelle - et le déploiement d'outils de diagnostic, de simulation ou de formation modulables. La capacité des porteurs de projets à traiter les problématiques sociales qui constituent souvent un frein à l'entrée en formation, contribue à sécuriser les parcours, selon la Dares. Mais rares sont les prépa-apprentissage intégrant directement cette dimension. La plupart des porteurs de projets se sont appuyés sur des tiers pour gérer les aspects logements ou transports par exemple.
Manque de coordination au niveau local
L'évaluation met cependant en lumière plusieurs difficultés rencontrées sur le terrain. Dans leur phase de conception, certains projets ont surestimé le vivier de jeunes susceptibles de bénéficier du programme, et négligé l'existence d'autres dispositifs visant les décrocheurs au niveau local. Dans un contexte de recomposition du paysage de l'apprentissage, de la formation et de l'insertion, il a manqué des espaces d'animation, de coordination et de concertation entre acteurs, selon la Dares. Par ailleurs, peu de porteurs de projets ont innové en matière de repérage des jeunes. Le plus souvent, leurs actions se sont concentrées sur des opérations de communication en direction des prescripteurs habituels tels que les Missions locales et Pôle emploi.
Notes
1. | ↑ | Amnyos et Orseau-Itinere |