Une charte pour sécuriser le parcours des apprentis en entreprise
La Fédération nationale des directeurs de CFA (Fnadir) a élaboré une « charte qualité » à l'attention des employeurs d'apprentis. Les entreprises signataires s'engagent à mettre en place, en lien avec les CFA, une série d'actions pour mieux accompagner les jeunes pendant leur contrat.
Par Estelle Durand - Le 09 juin 2023.
Renforcer et valoriser l'accompagnement des apprentis au sein des entreprises. C'est le sens de la charte proposée aux employeurs par la Fédération nationale des directeurs de CFA, la Fnadir. Présenté mardi 6 juin lors de la Journée nationale d'information et d'échanges de l'association, ce document propose aux entreprises des actions à mettre en œuvre, en lien avec les CFA, pour accompagner au mieux les jeunes qu'elles recrutent et sécuriser ainsi leur parcours.
Des engagements à toutes les étapes du parcours
Pour les directeurs de CFA, l'intégration d'un apprenti se prépare très en amont de la signature du contrat. Avant même le recrutement, l'entreprise doit se pencher sur « l'organisation du parcours d'apprentissage et son adéquation avec la certification visée » mais aussi « anticiper les missions et activités qui seront confiées à l'apprenti », détaille Robert Dufour, trésorier de la Fnadir qui a piloté l'élaboration de la charte. Les directeurs de CFA invitent les employeurs à ne pas négliger la fin de contrat. Les périodes de travail en entreprise doivent être organisées pour permettre aux jeunes de préparer et de passer leurs épreuves dans de bonnes conditions. Et en fin de contrat, la Fnadir préconise d'organiser des temps d'échanges avec le jeune et le CFA pour préparer l'après : poursuite d'études ou insertion professionnelle. Au total, la charte comporte une trentaine d'actions à mettre en œuvre au sein des entreprises. Elle met ainsi l'accent sur le rôle du maître d'apprentissage, le suivi régulier des apprentis et les relations avec le CFA.
Un repère pour le suivi des apprentis
Les entreprises qui emploient des apprentis formés par des CFA membres de la Fnadir se verront proposer de signer cette charte. « Nous ne sommes pas dans une démarche coercitive, ce que nous souhaitons c'est que les engagements se traduisent par des actions concrètes », indique Robert Dufour. L'initiative a aussi pour vocation de sensibiliser aux enjeux de qualité. Même si elles ne s'engagent pas complétement dans la démarche, les entreprises auront à leur disposition un document de deux pages qui leur permettra « de se situer et de mesurer où elles en sont dans l'accompagnement des apprentis », ajoute Pascal Picault, président de la Fnadir.
Des pistes pour favoriser la qualité
La création de cette charte annoncée en mars dernier intervient au moment où le gouvernement mène différents travaux pour sécuriser le développement de l'apprentissage. Cette initiative « va dans le bon sens et permettra de fluidifier les relations entre les CFA et maîtres d'apprentissage au service de nos apprentis », a indiqué la ministre déléguée à l'Enseignement et de la Formation professionnels. Dans son message vidéo transmis aux membres de la Fnadir, Carole Grandjean a évoqué les travaux engagés pour garantir et renforcer la qualité des formations. Il est ainsi question de faire évoluer la certification Qualiopi pour mieux prendre en compte les aspects pédagogiques. Des réflexions sont aussi en cours sur l'organisation des contrôles et des audits qui créent de la confusion au sein des CFA. « Nous avons des voies de passage pour les rationaliser, mieux les cibler et faire en sorte qu'ils nous permettent véritablement d'agir rapidement face aux abus », a indiqué la ministre déléguée.
Alerte sur le financement
Le financement de l'apprentissage était aussi à l'ordre du jour de la journée de la Fnadir, après l'annonce d'un nouveau report de la révision des niveaux de prise en charge des contrats. Dans une motion votée le 6 juin, la fédération demande au gouvernement de remettre à plat la méthode de détermination de niveaux de prise en charge avant de procéder à une nouvelle révision afin de tenir compte, entre autres, de l'inflation. La fédération alerte par ailleurs sur les problématiques de financement de l'apprentissage dans la fonction publique alors que le gouvernement a pour objectif de recruter davantage d'apprentis dans les services de l'État, les hôpitaux et les collectivités territoriales.