60% des alternants n'auraient pas poursuivi leurs études sans l'alternance (Baromètre Igensia)

Un combat a été gagné sur le front de l'apprentissage. Selon le dernier baromètre du groupe Igensia Éducation (ex-IGS), 83 % des parents se disent prêts à envisager la voie de l'alternance pour leurs enfants scolarisés. Les résultats de cette deuxième édition^{[ 1 ]}Etude réalisée en partenariat avec Angie / Opinion Data Intelligence, menée en ligne du 11 au 23 juillet 2024 auprès de 1 528 répondants de plus de 18 ans, représentatifs de la population française, avec un focus sur 504 alternants. présentés mardi 1^eroctobre, jour de la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre, tombent à pic. Avec près d'un million de jeunes engagés dans ces parcours, la croissance de 150 % en moins de 10 ans est spectaculaire. La libéralisation du marché et des investissements publics ambitieux ont permis de faire enfin décoller l'apprentissage en France mais au prix d'un déficit record du système mis en place par la réforme de 2018 et des aides exceptionnelles à l'embauche d'apprentis aujourd'hui remises en cause. Le nécessaire redressement des comptes publics ouvre une nouvelle ère, plus austère. Particulièrement visé par les futurs coups de rabot budgétaires, le ministère du Travail devra donc arbitrer. Dans ce contexte, le baromètre rappelle les bénéfices de l'apprentissage et sa vocation sociale.

Un puissant levier d'employabilité et d'insertion

Pour 93 % des personnes interrogées, l'alternance permet de commencer à gagner sa vie. Et pour beaucoup d'entre elles, cette voie leur a évité de quitter trop tôt le système éducatif. 60 % des alternants n'auraient pas poursuivi leurs études sans l'alternance et 53 % d'entre eux ont pu ainsi sortir de la spirale de l'échec scolaire. « C'est un modèle d'égalité des chances », affirme Nizarr Bourchada, directeur général adjoint du groupe Igensia Éducation. Dans le top 3 des bénéfices avancés par les alternants dans le baromètre, on trouve l'acquisition d'une expérience concrète pour 91 % des répondants, un encadrement personnalisé pour 82 % et la possibilité d'intégrer une entreprise renommée pour 76 %. L'apprentissage favorise clairement l'entrée dans la vie active. Les taux d'insertion professionnelle à six mois de 80 % en moyenne, selon la Dares, atteignent entre 91 % et 100 % dans les CFA du groupe Igensia Éducation. Enfin, les apprentis se sentent mieux armés pour aborder l'avenir. Ainsi, 67 % des alternants interrogés se sentent à la pointe des technologies et des pratiques professionnelles contre 57 % des jeunes suivant des parcours académiques.

Une passerelle pour des études supérieures

L'apprentissage dans l'enseignement supérieur s'est fortement développé et suscite régulièrement le débat. Certains n'y retrouvent pas la vocation première de cette voie qui devrait privilégier les premiers niveaux de certification. Au moment où les politiques publiques vont devoir opérer des arbitrages, le baromètre montre le rôle de l'apprentissage dans la montée en qualification des jeunes. 37 % des alternants préparent un bac +2, 33 % un bac +3 ou 4 et 30 % un bac +5. Selon les chiffres de la Dares, 70 % des apprentis poursuivent leur cursus au-delà du bac, confortant l'image de l'apprentissage comme une voie d'excellence et un ascenseur social pour des jeunes qui n'auraient peut-être pas eu les moyens d'intégrer l'enseignement supérieur. Malgré les incontestables atouts de l'apprentissage, le marché risque de se tendre avec le retrait attendu des investissements publics. Les CFA devront donc accélérer la transformation de leur modèle économique. Le groupe Igensia Éducation s'y est déjà engagé. « Nous avons diversifié notre offre de services aux entreprises, développé les classes dédiées, créé une marque unique et mutualisé les coûts », confirme Nizarr Bourchada.