Accompagnement de l'apprenti : vital, même à distance
Loin des centres de formation, loin du cœur ? Pas vraiment. Malgré le boom de la formation à distance depuis la crise sanitaire, la question de l'accompagnement des apprentis n'a jamais été aussi centrale. Pour éviter les ruptures de parcours, des outils numériques fonctionnels et des formateurs rompus à l'exercice sont indispensables.
Par Jonathan Konitz - Le 22 octobre 2024.
Les intervenants du webinaire « Formation à distance : comment accompagner au mieux les apprentis ? », organisé par les Carif-Oref d'Auvergne-Rhône-Alpes et de Normandie, sont formels : laisser l'apprenti seul devant son écran, face aux outils numériques et autres contenus pédagogiques, est un non-sens dans le cadre d'une formation à distance. La voie royale vers une rupture de parcours. Face à la situation, chaque organisme de formation dispose de sa propre stratégie. Parfois, le suivi se déclenche très en amont.
Accompagnement en cas de difficultés
« Avant le démarrage de la formation, nous envoyons les procédures aux apprentis et nous leur demandons de tester leur connexion. Le but étant de pouvoir les accompagner en cas de difficultés », témoigne Germaine Doley, responsable pédagogique au CFA IFA (centre de formation des apprentis – institut des formations en alternance) de Mont-Saint-Aignan en Normandie. « Le jour de la rentrée, en classe virtuelle, nous présentons les modalités de formation. »
Même logique au CFA Val de Reuil, où des questions centrales trouvent réponses. « Comment faire s'ils [les apprentis] n'ont pas de matériel ? Que peut-on leur mettre à disposition ? », déroule Laurence Darrot, formatrice. « Jusqu'à la fin du parcours, il y aura un suivi en deux temps voir de façon parallèle : pédagogique par les formateurs et technique ; administratif par mon collègue Philippe Detoisien, coordinateur de la formation à distance. »
Garantir l'acquisition de compétences numériques
Instaurer un bon accompagnement permet également aux apprentis de monter en compétences dans le domaine du numérique. « C'est aussi l'une de nos missions en tant qu'établissement. Nos futurs professionnels ont besoin de compétences transversales pour s'adapter à l'évolution du marché du travail », argumente-elle.
« La quasi-totalité de nos formations commencent avec un niveau CAP. Notre public, jeune, est souvent très à l'aise avec un smartphone mais un peu moins avec l'informatique », complète Philippe Detoisien. Ainsi, l'individualisation des parcours est réalisée en fonction de la maîtrise de l'outil informatique de chacun. Des séances de prise en mains et exercices ponctuent la formation, récompensées par l'obtention de badges numériques.
Si l'idée sur le papier est simple, elle nécessite en coulisses une mécanique parfaitement huilée sur le plan technique (Wi-Fi solide, plateforme LMS fonctionnelle, etc.).
Ne pas exclure l'entreprise
S'il souhaite mettre en place un accompagnement à distance de qualité, un organisme de formation ne doit pas négliger ses efforts à destination de l'équipe pédagogique. Faute de quoi, la plus-value des outils numériques ne sera pas perçue. De l'aisance du formateur découlera ensuite une ingénierie pédagogique réfléchie et adaptée.
Toujours dans l'optique de garantir le meilleur suivi possible, les maîtres d'apprentissage ne doivent pas être exclus de l'environnement numérique de leurs poulains. « [Chez nous] le tuteur a l'obligation d'évaluer les activités réalisées par l'apprenant via NetYParéo », conclut Germaine Doley. Une manière, aussi, d'en savoir un peu plus sur le parcours en lui-même.