CertifDays : « les certifications doivent monter en qualité »
Comment renforcer la qualité des certifications privées en France ? Quels ajustements réglementaires sont nécessaires ? Comment coordonner les contrôles Qualiopi ? Comment établir des standards communs pour les certifications RNCP et RS ? Toutes ces questions -très sensibles- ont été au cœur du débat sur qualité et réglementation, lors de CertifDays, vendredi 20 septembre à Cannes.
Par Laurent Gérard - Le 24 septembre 2024.
La qualité des certifications de prestataires (Qualiopi) et individuelles (RNCP et RS), doit se renforcer : tous les participants à CertifDays partagent ce constat. Mais entre autorégulation et multiple contrôles d'Etat et de financeurs les avis divergent.
Le collectif CertifDays est composé de 5 acteurs de la certification privée : ICDL, ETS, Tosa, Voltaire, Le Robert. Selon eux, la certification est un levier essentiel pour garantir l'employabilité et répondre aux besoins en compétences des entreprises. Leur objectif est de créer « un écosystème de confiance pour la reconnaissance des compétences, tant actuelles qu'émergentes ». Des travaux sur ces certifications sont en cours au haut-commissariat à l'enseignement et à la formation professionnels, piloté par Geoffroy de Vitry, et le collectif CertifDays souhaite avoir son mot à dire.
Coût énorme
« Qualiopi valide le processus, mais pas la qualité, or, il a un coût énorme en jours et en financement pour les organismes de formation », a affirmé Marc Berger, directeur pédagogique qualité innovation certification Médiaschool. Selon lui, il faut en réviser le processus, et s'interroger sur le caractère très hétérogène des auditeurs des 35 certificateurs Qualiopi, et aller vers un socle commun des éléments de contrôle.
« La qualité a toujours été défendue par la Fédération des acteurs de la compétence, mais désormais Qualiopi manque de souplesse et est chronophage, faut-il vraiment un audit tous les 18 mois ? Faut-il vraiment plusieurs cohortes d'apprentis ? », a questionné Isabelle Rivière, déléguée générale adjointe de la Fédération des acteurs de la compétence. D'après elle, jusqu'à 30 contrôles sont possibles : Etat, financeurs… Laurence Carlinet, secrétaire général ETS, a conclu qu'il fallait « confiance et reconnaissance, et que cela passe par une harmonisation des pratiques et une convergence entre certifications publiques et privées ».
Vademecum et décrets
Face à ces demandes, Mikael Charbit, conseiller apprentissage, certification et qualité, au Haut-commissariat à l'enseignement et à la formation professionnels était très attendu. « On régulera avec le marché pas contre », a-t-il affirmé, « même si la lutte contre la fraude à la fausse certification sur le CPF et l'apprentissage prend du temps ».
Il a indiqué que trois décrets étaient techniquement prêts, en attente de signature par le nouveau ministre du travail : sur l'animation des Commission professionnelles consultatives, sur la durée d'enregistrement des certifications, et sur les droits et obligations des certificateurs.