En Bretagne, des bourses pour développer les formations sanitaires
À la rentrée, la Région Bretagne lançait un programme de bourses attribuées aux stagiaires en formation sur critères sociaux. Le président Loïg Chesnais-Girard est allé à l'institut de formation Croix-Rouge compétence, à Rennes, rencontrer des stagiaires de formations d'aide-soignant bénéficiant de ces aides, lundi 14 octobre.
Par Mikaël Faujour - Le 17 octobre 2024.
« On va manquer de monde ! » Évoquant la démographie de la Bretagne et des Pays de la Loire, le président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard a attiré l'attention sur un phénomène connu : le vieillissement de la population en Bretagne. « Il est temps que les employeurs commencent à envisager les questions dans le temps long à se projeter à cinq ou dix ans », a-t-il averti, faisant référence en particulier aux métiers du « care » et de l'accompagnement des seniors.
La Région, qui développe un ensemble de formations paramédicales (14) et sociales (13) sur 70 sites, a adopté en 2023 et pour cinq ans une nouvelle carte des formations sanitaires. Elle prévoit l'ouverture de 234 places, dont 101 pour la formation d'aide-soignant et 34 pour celle d'auxiliaire de puériculture. Pour sécuriser les parcours des stagiaires, elle a mis en place à la rentrée un système de bourses attribuées sur critères sociaux pour les apprenants en cours de reconversion ayant déjà exercé une activité professionnelle. Leur montant varie de 411 € à 987 € par mois.
Un soutien pour aider la transition professionnelle
Loïg Chesnais-Girard a souligné qu'il s'agissait, à travers ces bourses, « d'accompagner les stagiaires sur critères sociaux pour permettre d'assumer des changements de vie » en faisant face aux dépenses quotidiennes, en particulier les personnes ayant une famille à charge.
Les personnes éligibles à ce soutien sont les apprenants sortis du système scolaire depuis plus d'un an, qui se préparent aux métiers d'aide-soignant, auxiliaire de puériculture, ambulancier, accompagnant éducatif et social, moniteur-éducateur et technicien de l'intervention sociale et familiale. Un an après sa mise en application, 79 apprenants de ces parcours en bénéficient, dont six futures auxiliaires de puériculture en formation à l'institut Croix-Rouge compétence.
Éviter l'abandon de formation
« Étant en reconversion, ayant une vie de famille, c'est extraordinaire de recevoir une bourse », commente Amanda Jakopina, ex-esthéticienne actuellement en formation d'aide-soignante. « La bourse m'a aidé à payer le permis, à acheter une tablette pour les cours, mais aussi pour manger », a expliqué Mariam Sévédé, elle aussi bénéficiaire, de cette bourse.
En revanche, pour Anne-Sophie Vangilwe, elle aussi aspirante aide-soignante, la formation induit des allers-retours quotidiens entre Laval et Rennes. À la dépense de carburant, s'ajoute la question de la prise en charge des enfants. La bourse ne permet donc pas de couvrir les dépenses induites par la formation.
Ces questions matérielles et quotidiennes sont déterminantes, pour beaucoup de stagiaires, dans la poursuite de leur formation. directrice régionale de Croix-Rouge compétence Bretagne et Pays de la Loire, Isabelle Esnault a même précisé que « beaucoup d'apprenants, les plus jeunes en particulier, n'osent pas demander des aides, car c'est stigmatisant, ce qui peut conduire à des abandons de formation ».