France Compétences analyse des situations d'apprentissage qui font le lien entre école et entreprise
France Compétences a présenté les résultats d'une recherche confirmant l'intérêt d'organiser dans les formations alternées, des « situations de travail reconstituées » et des « séances d'analyse de retour de stage en entreprise ».
Par Mariette Kammerer - Le 23 décembre 2024.
Cette étude a été présentée lors d'un colloque de l'Afdet (Association française de développement de l'enseignement technique) sur le lien école-entreprise, mardi 3 décembre. Objectif de cette recherche [ 1 ]Titre de l'étude : « Situations intermédiaires, processus d'apprentissage, continuités pédagogiques et place de l'apprenant ». conduite par un consortium de chercheurs de 4 universités (Lille, Nantes, Dijon, Grenoble) mandatés par France Compétences ? « Proposer des solutions pour aider l'apprenti à établir des ponts entre ce qu'il apprend en CFA et dans l'entreprise ». L'étude a exploré les situations d'apprentissage que sont « le travail reconstitué » et « les séances d'analyse de retour de période en entreprise », dans différentes formations professionnelles : secteur agricole, santé, CFA (centre de formation d'apprentis) petite enfance et accompagnement social, et CFA du BTP.
Des outils appréciés et efficaces
Il en ressort que les situations de travail reconstituées - ateliers de production, jeux de rôle, dispositifs de simulation - « sont très appréciées par les apprenants » pour se préparer à aller en entreprise. « Cela leur permet de se confronter au réel en milieu protégé, donc de se tromper, de refaire, d'être guidé », rapporte Béatrice Delay, ingénieure de recherche à France Compétences, rattachée au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), qui présentait les résultats. Quant aux séances de compte-rendu au retour de stage en entreprise, elles leur permettent de « partager leur expérience avec des pairs, de découvrir d'autres modes d'organisation, et de consolider les apprentissages. C'est aussi l'occasion de parler des écarts entre la situation idéale apprise en cours, et le travail réel avec ses contraintes », poursuit la chercheuse.
Les freins à contourner pour mettre en place ces situations d'apprentissage
L'enquête analyse les facteurs qui favorisent ou freinent la mise en œuvre de ces « situations intermédiaires ». Les directives et cadres réglementaires sont plus ou moins facilitants selon les secteurs. « Le cadre est incitatif dans les formations agricoles, ou dans la santé, où les dispositifs de simulation sont nécessaires avant d'intervenir sur de vrais patients, note Béatrice Delay. Mais, quand les volumes horaires des enseignements sont très stricts, il peut être difficile de dégager du temps, ou bien quand le référentiel de compétences est très large, on peut avoir du mal à cibler un type d'activité à reconstituer ».
Le facteur financier joue également, car créer un atelier de production ou un dispositif de simulation est un investissement important. « Cela peut se résoudre avec des partenariats entre centres de formation. Et les dispositifs de simulation peuvent être efficaces sans être très sophistiqués, c'est le cas dans le secteur médical avec les mannequins », note Béatrice Delay. Pour les séances d'analyse, le faible niveau d'expression des élèves peut être un frein pour décrire et raconter les situations rencontrées en entreprise. « Le CFA peut y palier en rencontrant en amont le maître de stage, et peut aussi demander à l'élève de prendre des photos qui serviront de support à la discussion », suggère la chercheuse.
En conclusion, ces situations intermédiaires jouent pleinement leur rôle quand elles sont bien positionnées dans la formation, « avec un dispositif de simulation en amont du stage en entreprise – ce qui n'est pas toujours possible – et un débrief au retour du stage ».
Cette étude sera mise en ligne dans sa version intégrale sur le site de France compétences en janvier 2025, et une synthèse de 4 pages sera également disponible.
Notes
1. | ↑ | Titre de l'étude : « Situations intermédiaires, processus d'apprentissage, continuités pédagogiques et place de l'apprenant ». |