120 000 personnes handicapées travaillent actuellement dans les Etablissements et services d’accompagnement par le travail (Esat).
Handicap : les multiples angles d'attaque de l'Opco Santé
Alors que s'est ouverte lundi 18 novembre, la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées 2024, l'opérateur de compétences du secteur sanitaire, social et médico-social souligne son implication en matière d'insertion de ces publics. Au travers de plusieurs dispositifs, en particulier l'alternance et le soutien à la formation des travailleurs d'Esat (Etablissements et services d'accompagnement par le travail).
Par Sophie Massieu - Le 19 novembre 2024.
Avec 5,6 %, et 43 000 salariés, le secteur privé de la santé tutoie son obligation légale, fixée à 6 % d'embauche de travailleurs handicapées. C'est ce qu'a établi le baromètre formation de l'Opco Santé fin 2023. Mais au-delà de ce chiffre, l'organisation peine à dénombrer le nombre exact de personnes handicapées formées, en alternance, en reconversion… Motif : les personnes ne sont identifiées comme porteuses de handicap que lorsque leurs formations sont financées par des canaux spécifiques, comme l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). En d'autres circonstances, interroger les apprenants sur le handicap pourrait s'avérer discriminatoire.
Cette méconnaissance quantitative des publics ne diminue pas l'engagement de l'Opco Santé en faveur des stagiaires à besoins particuliers. Et il le souligne à l'occasion de l'organisation de la 28e édition de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées par l'Agefiph, son pendant dans le public, le Fiph, et l'association Ladapt. Celle-ci se tient du 18 au 24 novembre et cible cette année de près les enjeux de formation. Son thème : « Handicap et parcours professionnels : comment assurer une vraie égalité des chances ? ».
L'alternance prend doucement ses marques
La réponse vient souvent de l'alternance. Y compris au sein de l'Opco santé, traditionnellement moins ouvert à l'apprentissage que d'autres secteurs, l'artisanat par exemple. « Nous comptons de nombreuses professions réglementées, explique Eric Deniset, vice-président. Après la réforme de 2018, modestement mais tout de même, l'alternance a aussi décollé dans notre secteur. En 2021, 417 apprentis étaient en situation de handicap, contre 622 en 2022 puis 703 en 2023. »
Pour favoriser ce déploiement, l'Opco Santé s'appuie sur un partenariat avec l'Association OETH (Objectif emploi pour les travailleurs handicapés). Elle propose notamment un dispositif de préformation pour une remise à niveau avant l'entrée en apprentissage, baptisée Oasiss (Orientation accompagnement vers le secteur de l'intervention sociale et du soin). « L'apprentissage représente une intéressante porte d'entrée dans ces métiers », considère Jean-Pierre Mercier, président de l'Opco Santé.
Sensibilisation des employeurs
Autre appui offert par l'opérateur de compétences, à destination directe des employeurs, des webinaires réguliers pour les soutenir dans leur démarche. L'Opco Santé revendique 4 000 participants par an. Avec l'idée de chaque année toucher des adhérents différents.
Enfin, l'organisme prend en charge la collecte du financement et sa répartition pour les formations des travailleurs en Esat. 120 000 personnes handicapées travaillent actuellement dans ces 1 500 établissements médico-sociaux, répartis dans toute la France. L'an dernier 44 000 formations ont été financées. Une forte proportion inscrite dans le plan de transformation des Esat, qui vise entre autres à les conduire à proposer des métiers aux personnes plus diversifiés que la sous-traitance, qui a longtemps représenté le cœur de leurs activités. Dès lors, la montée en compétences de leurs travailleurs s'impose.