Handicap : trois reconversions sur quatre motivées par des problèmes de santé
Comme les autres, les personnes handicapées bénéficient des dispositifs de droit commun de transition professionnelle. S'y ajoutent des structures spécifiques. Mais, surtout, le profil de ces personnes porteuses de handicap qui changent de voie présente bon nombre de particularités, présentées par l'Agefiph dans une récente publication.
Par Sophie Massieu - Le 05 juin 2024.
La proportion de femmes parmi les personnes handicapées qui entame une reconversion est plus importante que celle de la population générale qui se lance, avec 63 % contre 57 %. Les personnes porteuses de handicaps qui tentent l'aventure de changer de métier sont aussi moins diplômées que la population générale : à peine plus d'une sur deux (53 %) détient le bac ou plus, soit 10 points de moins que la population générale. La moyenne d'âge est de 5 ans plus élevée qu'en population générale, 43 ans contre 38.
Voilà les principales données sur le profil des personnes handicapées qui suivent un processus de reconversion professionnelle, selon la dernière publication de l'Observatoire de l'emploi et du handicap, publié en avril, par l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph).
La santé, motivation première pour rebattre les cartes
Ce document éclaire aussi les motivations de ceux qui s'aventurent sur un tel chemin. Avec les chiffres sur les raisons de s'engager dans un PTP, un projet de transition professionnelle. Dans les trois quarts des cas (73 %), c'est en raison de problèmes de santé. Un chiffre bien supérieur à ce qui se passe en population générale, à 16 %. Rien de très surprenant à cela. Les personnes handicapées sont aussi poussées à se lancer plus souvent que les autres en raison d'une situation compliquée dans le poste de travail, 61 % contre 51 %.
Dès lors, avec 20 % des situations (contre 8 % dans la population générale), la voie choisie dans le cadre d'un PTP est, en premier lieu, une formation en secrétariat et bureautique, des métiers moins éprouvants physiquement que par exemple le commerce, d'où sont issus la majorité des personnes qui se lancent. Inversement, et dans la même logique, elles sont moins nombreuses que la population générale à opter pour un métier de la santé, avec 4 % contre 10 %.
Dispositifs de droit commun et structures spécialisées
Bilan de compétences, PTP, Compte personnel de formation, Pro A en alternance… Bien entendu, comme tout le monde, les personnes handicapées peuvent accéder aux dispositifs de droit commun. Mais il existe aussi des établissements et services de réadaptation professionnelle (ESRP), des structures médico-sociales spécialisées. Elles peuvent se montrer particulièrement adaptées aux personnes les plus en difficulté. A la suite de la récente survenue d'un handicap, par exemple, ou d'une difficile maîtrise des outils de compensation du handicap.