La communauté Compétences et métiers d'avenir se développe sur fond de design

Le secrétaire général pour l'investissement Bruno Bonnell avait prévenu lors des rencontres de la Sorbonne qui concluaient la saison 1 de l'appel à manifestation d'intérêt Compétences et métiers d'avenir (notre article) : une partie des financements 2024 serait dédiée au développement des formations au design. Ceci, avec la conviction que le design est un moteur d'innovation. En s'appuyant sur le design de service pour animer les ateliers des rencontres nationales des lauréats CMA de la saison 2 (AgroParisTech, 26 et 27 novembre), le SGPI a montré qu'il continuait de croire aux vertus opérationnelles de la méthode.

Réseautage

Dès le 26 novembre, les lauréats se sont ainsi répartis par petits groupes pour trois temps d'ateliers thématiques^{[ 1 ]}Trois ateliers ont rythmé les travaux : Cartographie des innovations et des transformations ; Animation CMA/Deffinum ; Création d'alliances inter-projets. animés par des designeurs de service sur la base d'une méthode créée par Zoé Aegerter et Claire Lapassat, toutes deux formées à l'École supérieure de création industrielle (Ensci). Objectif ? Provoquer le réseautage des lauréats avec l'ambition de favoriser l'essaimage des projets. Vice-présidente du jury, Carine Seiler justifie la démarche : « l'utilisation de fonds publics requiert que l'accélération produite dans le cadre d'un consortium ait un impact au-delà du consortium. » D'où le recours au design de service pour aider les lauréats à échanger sur leurs projets, repérer des complémentarités et des synergies, créer des alliances et mutualiser une partie des ressources.

Échanger

Pour Barbara N'Dir Gigon, animatrice Ensci de l'atelier Cartographie des innovations et des transformations, l'exercice vise à « tirer les vers du nez des participants détenteurs de savoirs et d'expertises, pour les amener à les mettre en forme en dehors d'un rapport textuel. » Dans une logique qui rappelle la méthodologie du co-développement, bonnes pratiques et difficultés sont partagées, des contacts se nouent et la communauté CMA prend forme. Avantage de la méthode ? À grands renforts de post-its partagés sur des tableaux blancs, les participants se mettent en mouvement et exposent en direct leurs réalisations. L'oralité provoque l'engagement et favorise les interactions, l'écrit assure la formalisation dans un format très court qui favorise la compréhension immédiate des projets. Exemple avec le dernier atelier du jour 1 dédié à la création d'alliances inter-projets. Chaque porteur est invité à déclarer sa contribution (ce qu'il pourrait partager), une sollicitation (ce dont il a besoin) et une inspiration (partage d'une expérience concrète d'alliance).

Rôle du jury

Au-delà de cette animation collective organisée à l'occasion des rencontres nationales des lauréats, Carine Seiler souligne que cette notion de communauté se construit aussi au long cours dans le cadre des consortiums et, « de plus en plus », dans le cadre du jury. Lequel peut faire des « recommandations en amont ou en aval de la décision », exerçant ainsi sa « capacité d'influence du contenu, du positionnement et des attendus de partage. » Et de conclure : « parce que l'on ne va pas financer x fois les mêmes transformations pour x acteurs différents, la question est de savoir comment on construit ces éléments de partage et de capillarisation. »

Retrouvez le SGPI jeudi 23 janvier 2025 à l'Université d'hiver de la formation professionnelle lors de l'atelier C36.4AT "Prospective pour les futurs des formations"

• Le dispositif Compétences et métiers d'avenir sur le site du Secrétariat général pour l'investissement :
  info.gouv.fr/organisation/secretariat-general-pour-l-investissement-sgpi/competences-et-metiers-d-avenir-presentation