La grande majorité des recours au CPF motivés par un objectif professionnel
Appuyer les transitions et reconversions professionnelles et aider aux évolutions internes à l'entreprise sont les deux principales logiques de recours au compte personnel de avec un objectif professionnel, selon une étude de France compétences.
Par Sarah Nafti - Le 12 juin 2024.
80% des salariés ayant recours au CPF poursuivent « au moins un objectif professionnel », selon une note de France compétences relative au recours au CPF en appui à des démarches de mobilité professionnelle des salariés. 13% ont un objectif strictement personnel et 7% n'ont pas d'objectif identifiable. « Le recours des salariés au CPF apparaît comme un révélateur de leurs aspirations personnelles et/ou professionnelles », relève France compétences.
Un CPF sur deux pour le permis de conduire
Parmi ceux qui ont un objectif identifiable, près d'un sur deux mobilise le CPF pour préparer son permis B, notamment parmi les jeunes peu diplômés. Ceux qui déclarent suivre une formation avec un objectif personnel sont surreprésentés parmi les inscriptions au permis B et aux certifications en langues, dans ce cas, souvent des cadres et des seniors. A contrario, ceux qui poursuivent un objectif professionnel suivent davantage que les autres des formations certifiantes inscrites au RNCP.
Appuyer les transitions et reconversions professionnelles
Parmi ceux qui ont au moins un objectif professionnel, les logiques de recours au CPF relèvent principalement de deux grandes fonctions historiques de la formation professionnelle : appuyer les transitions et reconversions professionnelles sur le marché du travail et aider aux évolutions professionnelles internes à l'entreprise.
Sur-représentation des femmes en milieu de carrière
Les démarches de reconversion concernent un salarié sur 4 ayant recours au CPF dans un but professionnel. Les femmes, en milieu de carrière (30- 49 ans), diplômées (bac à licence), employées ou issues de professions intermédiaires, stables dans l'emploi, y sont surreprésentées. Les démarches en vue d'une évolution professionnelle sont plus nombreuses en volume (43% des salariés) et concernent davantage des hommes en début ou en deuxième partie de carrière, cadres et opérant dans des contextes d'emploi moins stables que dans l'ensemble.
Changement d'employeur en vue
Enfin, environ un salarié sur 10 qui mobilise son CPF exprime le souhait de faire de la formation un moment de rencontre entre pairs pour échanger sur leur activité professionnelle. Souvent, ils se forment dans l'objectif de changer d'employeur et d'augmenter leur revenu. Ils sont en moyenne plus jeunes et moins diplômés que dans l'ensemble et occupent plus souvent des postes d'ouvrier ou d'employé en contrat à durée limitée.
Evolution interne
Les entreprises s'investissent davantage dans le cas de mobilisation du CPF dans l'objectif d'une évolution interne. Elles sont informées, voire à l'initiative de l'usage du CPF. A contrario, elles sont beaucoup plus en retrait dans le cadre de formation dans un but de transition professionnelle, même si elles sont informées dans 37% des cas. Ainsi, les salariés suivent moins souvent des formations sur leur temps de travail dans ce cas. L'implication des entreprises dans les démarches de formation apparaît également plus fréquente pour celles de 250 salariés et plus. Par ailleurs, l'entreprise joue un rôle plus actif quand la formation se réalise en présentiel et vise une certification inscrite à l'un des répertoires nationaux (RS, RNCP).