Deux tables rondes sur la mobilité européenne au cours d’un apprentissage étaient organisées à Bordeaux le 12 novembre 2024.
La mobilité dans l'apprentissage, une « priorité » en phase de lancement
Encore marginale, la mobilité européenne au cours d'un apprentissage est pourtant un atout. Deux tables rondes sur le sujet étaient organisées à Bordeaux mardi 12 novembre.
Par Jean Berthelot de La Glétais - Le 14 novembre 2024.
L'agence Erasmus+ organise à Bordeaux, où elle a son siège, la rencontre européenne pour la mobilité des apprentis, du 12 au 15 novembre. En ouverture de l'événement, et à l'approche du 1er anniversaire de la loi dite Maillard, visant à faciliter la mobilité internationale des alternants, pour un « Erasmus de l'apprentissage », deux tables rondes étaient organisées mardi 12 novembre. La première s'intitulait Pourquoi la mobilité européenne des apprentis est aujourd'hui une priorité en France et en Europe ? Première à prendre la parole, Rachel Bécuwe, adjointe au délégué général de la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) a d'abord insisté sur la « double chance » d'un cursus effectué en partie à l'étranger.
Découverte d'autres cultures
« D'une part, pour découvrir d'autres cultures, et ensuite pour apprendre des techniques et développer des compétences que l'on pratique ailleurs. On a parfois l'impression que l'apprentissage est le même partout. Ce n'est pas le cas. Chaque technique est différente et enrichissante ». La représentante de la DGFEP s'est félicitée de la progression du nombre d'apprentis, passé « selon les opérateurs de compétences de 6870 en 2019 à 20 000 en 2023, ce qui témoigne d'une très forte attirance, même si le transfrontalier s'est surtout développé avec l'Allemagne, le Luxembourg, puis la Belgique depuis peu », des passerelles restant à bâtir avec d'autres voisins directs. Cette hausse réjouit aussi Anne Tallineau, secrétaire générale de l'Office franco-allemand pour la jeunesse. « Entre les deux pays, nous avons monté 307 projets en 2023, soit 70 de plus qu'en 2022, accompagnant 5600 personnes dont 21 % d'apprentis. Aux avantages décrits plus tôt, j'ajouterais que ces séjours permettent également de développer le sens de la coopération, au service d'une réflexion sur des problématiques communes. »
« Faire connaître davantage »
Le sujet amène d'ailleurs d'autres pays d'Europe à repenser partiellement leur politique en la matière. Parmi eux, la Finlande : « en 2018, une réforme est venue renforcer la place de l'apprentissage. Nous avons alors commencé à réfléchir à la mobilité, mais elle reste réduite à la portion congrue », explique Sari Turunen-Zwinger, de l'Agence finlandaise pour l'Éducation. « La raison est notamment due à la difficulté d'adaptation des contrats à ce que demande Erasmus+. Mais nous mobilisons nos ressources pour avancer dans cette voie et permettre une mobilité dont nous sommes profondément convaincus des bienfaits ».
Enjeu des mois à venir
« C'est, au fond, l'enjeu des mois à venir en Europe, et pas seulement dans les pays qui sont aujourd'hui les moins concernés », résume la dernière intervenante, Anne-Marie Hinault, chargée de mission formation tout au long de la vie (FTLV) auprès du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. « Il faut une massification de la mobilité dans l'apprentissage. Les enseignements sont prêts, l'image de ce mode d'études a évolué, les expertises sont là, de même qu'une charte de qualité de l'apprentissage. Sans doute reste-t-il à simplifier certains process et surtout à faire connaître davantage ces possibilités. »