La réalité virtuelle veut rester branchée sur la découverte des métiers

De vidéos immersives en simulations interactives, la réalité virtuelle est devenue incontournable pour présenter un métier. Quelque 250 000 personnes y auraient eu accès l'an passé à travers les solutions déployées par la société parisienne Métiers 360, bien placée sur ce micromarché (6 500 casques dans 1 500 structures en France). Mais la discipline se heurte à un défi permanent. « Celui de sortir cette réalité virtuelle d'un ghetto de geek », dit le directeur de la startup, Vincent Olivier, présent aux troisièmes rencontres des technologies et formations immersives d'Angoulême, mercredi 3 juillet. « Il faut rester modestes sur ce que nous fabriquons : ça ne fonctionne pas toujours. Rien ne peut se faire sans une interaction, une réflexion de tous les instants avec des gens dont l'orientation est le métier. »

Efficience et plus-value de la réalité virtuelle

« Lorsque nous construisons une solution, ce qui prévaut, c'est le debriefing, confirme Satya David, concepteur pédagogique chez Jexplore, une autre structure spécialisée dans la découverte immersive des métiers. Les échanges autour de l'intérêt pédagogique sont essentiels. » La PME est d'ailleurs en train de mener un programme de recherche auprès d'une classe de 3^ème SEGPA en vue de bien cerner l'efficience et la plus-value de la réalité virtuelle par rapport aux fiches métiers, salons, journées portes-ouvertes, et autres supports d'orientation plus traditionnels. « Nous avons constitué deux groupes, détaille le consultant. L'un qui utilise la réalité virtuelle, l'autre non. »

« Bien intégré dans une séquence pédagogique, ça fonctionne »

Bâtir un parcours de découverte immersive est toujours une délicate équation. Entre le choix du métier à présenter, les problématiques du territoire, celles des apprenants et de l'enseignant qui utilisera la méthode, mais aussi la sélection des infos et des outils adéquats. « A travers un groupe témoin de 180 établissements scolaires en Bourgogne-Franche-Comté, on mesure via la dispersion des vidéos que depuis quatre ans les équipes pédagogiques gagnent en maturité par rapport à l'outil : de plus en plus de métiers sont explorés avec les jeunes » observe Vincent Olivier

Pour tous, « l'attrait de la technologie reste fort, note Régis Bichard, directeur opérationnel du campus des métiers et qualifications Excellence du Numérique pour la formation professionnelle 4.0 en Nouvelle-Aquitaine. Bien intégré dans une séquence pédagogique, ça fonctionne. Nous cherchons de nouvelles solutions, de nouveaux scénarios pour que l'expérience du jeune soit encore plus interactive. »

Parcours autour de la découverte métiers

Ce sera l'un des enjeux du campus Numeria, prévu pour ouvrir à l'automne 2025 au Futuroscope de Poitiers. Mis en chantier à partir de la rentrée, « un parcours autour de la découverte métiers permettra à des groupes d'une trentaine d'élèves de découvrir cinq familles de métiers » annonce Régis Bichard. Avec des vidéos 360 interactives mais aussi un jeu de piste sur tablettes et un « mode aventure en partenariat avec Microsoft, pour explorer 25 métiers méconnus du Futuroscope à la façon de Minecraft. »