Thierry Teboul, directeur général de l’Afdas – © François Joret
L'Afdas met l'innovation au service des branches professionnelles
Après une année 2023 marquée par une croissance de 7 % des entrées en apprentissage dans son périmètre, l'Afdas renforce son action vis-à-vis des branches professionnelles pour continuer à soutenir la formation dans un contexte financier qui se durcit.
Par Estelle Durand - Le 14 octobre 2024.
L'année 2023 aura été marquée par une croissance soutenue de l'alternance dans le périmètre de l'Afdas. Dans son dernier rapport d'activité, l'opérateur de compétences des secteurs de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, des télécommunications, du sport, du tourisme, des loisirs et du divertissement affiche une augmentation de 7 % des entrées en apprentissage comparé à 2022. Cette hausse supérieure à la moyenne (+2 %) repose en partie sur les actions mises en œuvre par les branches professionnelles et l'opérateur de compétences. « Le fonctionnement en mode projets de certains secteurs comme le spectacle vivant ou le cinéma suppose de rompre avec le rythme classique de l'alternance. Nous avons accompagné les organismes de formation dans l'adaptation de leur offre », observe Thierry Teboul, directeur général de l'Afdas. A ce stade, l'essor de l'apprentissage se confirme. Fin septembre 2024, le nombre de nouveaux contrats augmente de 6 %, mais des disparités commencent à apparaître. Dans le secteur de la publicité, le plafonnement de la prise en charge pour les diplômes de niveau 6 et 7 freine le mouvement, observe Thierry Teboul : depuis l'entrée en vigueur de cette mesure cet été, le nombre de contrats chute de 10 %.
L'alternance, une réponse à différents besoins
Baisse des niveaux de prise en charge, réduction ou suppression des aides à l'embauche… : ces arbitrages auraient un effet négatif sur la dynamique qui a pris du temps à s'enclencher mais qui porte ses fruits. « L'apprentissage s'est révélé un vecteur de diversification des recrutements et d'insertion professionnelle pour des publics qui auparavant ne s'orientaient pas spontanément vers certains métiers comme ceux de la culture », souligne Isabelle Gentilhomme, vice-présidente de l'Afdas. Le contrat de professionnalisation a lui aussi répondu à ces enjeux, notamment dans sa version dite « expérimentale ». Cette formule qui offre davantage de souplesse en termes de qualification visée représentait 52 % des 4 700 contrats de professionnalisation signés en 2023. Le dispositif est au cœur de plusieurs initiatives visant à résorber les tensions de recrutement. Pour le compte de deux théâtres qui cherchaient à recruter des machinistes, l'opérateur de compétences a par exemple élaboré un parcours comprenant une préparation opérationnelle à l'emploi suivie d'un contrat de professionnalisation qui met l'accent sur la formation en situation de travail. inspiré d'un projet mené dans le secteur de la publicité, cette solution pensée pour des jeunes éloignés de l'emploi a nécessité un travail d'ingénierie que l'Afdas met au service d'autres employeurs.
Innover à tous les niveaux
Elaboration de parcours adaptés à des besoins spécifiques, mobilisation de dispositifs complémentaires, ingénierie financière et pédagogique, innovation, diversification des ressources… : c'est dans ces directions que l'Afdas porte ses efforts. Dans un environnement financier de plus en plus contraint, « il nous faut être créatifs », indique Thierry Teboul qui considère que la plus-value d'un opérateur de compétences se situe bien en amont de la prise en charge des actions de formation. C'est dans « l'appui aux branches professionnelles et l'accompagnement des employeurs que réside l'avenir des opérateurs de compétences ». Le travail d'observation des mutations qui ont un impact sur les métiers et les compétences est particulièrement important, selon René Fontanarava, président de l'Afdas. En 2023, l'opérateur de compétences a contribué à réaliser 26 études destinées à guider les branches dans leurs politiques de formation.
Une organisation plus musclée
Pour concrétiser cette stratégie centrée sur les services à valeur ajoutée, l'opérateur de compétences a fait évoluer son organisation. En 2023, Thierry Teboul s'est entouré de trois directeurs adjoints chargés de la stratégie, du développement et de l'innovation ; des relations institutionnelles et des branches ; de l'organisation et de la transformation. Autres évolution : le renforcement des équipes et des ressources consacrées à la gestion des risques, au contrôle interne, au suivi de la conformité des actions de formation financées ou encore à la lutte contre la fraude. Des sujets devenus plus stratégiques avec le renforcement du rôle des opérateurs de compétences en matière de contrôle.
L'Afdas en 2023
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