L’Anaf regrette la baisse indiscriminée des aides à l’apprentissage
Alors que l'association nationale des apprentis de France (Anaf) plaide de longue date pour que la régulation financière de l'apprentissage serve l'enjeu qualité, le projet de loi de finances 2025 prévoit une baisse générale des aides au recrutement.
Par Nicolas Deguerry - Le 16 octobre 2024.
L’association nationale des apprentis de France (Anaf) ne s’en est jamais cachée, son soutien en faveur des aides à l’apprentissage a toujours plaidé pour que l’outil budgétaire prenne les atours d’une régulation plutôt que d’une manne. D’où sa réaction mitigée face aux dispositions apprentissage du projet de loi de finances 2025 (notre article). D’un côté, l’association se félicite d’une réduction des aides au recrutement qui revenait à rendre « le coût de l’apprenti pour son employeur quasi nul la première année », de l’autre, elle dit son regret de ne voir aucun critère de modération relatif à la taille de l’entreprise ou au profil du jeune recruté.
Rôle social de l’apprentissage
Et d’expliquer : en aidant moins les organisations qui n’ont pas besoin d’un coup de pouce pour recruter, il serait alors possible de « majorer le montant des aides » pour les entreprises qui oeuvrent au « développement social de l’apprentissage » par le recrutement de publics en difficulté. De même, des critères de modulation pourraient aussi s’appliquer en faveur des entreprises qui investissent dans la qualité de l’apprentissage par la formation des maîtres d’apprentissage.
Exonération des cotisations sociales
L’Anaf s’oppose aussi à une augmentation du coût de l’apprentissage par la réduction du seuil d’exonération des cotisations qui passerait de 79 % à 50 % du Smic. Ceci, d’autant plus que les rémunérations hors seuil seraient désormais soumises à la CSG et la CRDS, mesure qui aboutirait selon l’Anaf à une baisse d’environ 10 % du salaire des apprentis.
Peu rassurée par la perspective gouvernementale d’une augmentation parallèle de la grille de rémunération minimale pour couvrir les possibles pertes nettes de revenu, l’Anaf alerte quant aux « effets de bord » d’une augmentation du coût de l’apprentissage et plaide pour l’abandon de la mesure.
- Association nationale des apprentis de France (Anaf) : anaf.fr/