Le Cedefop incite les pays européens à soutenir les microcertifications
L'augmentation des microcertifications pose la question de leur qualité et de leur intégration dans les cadres nationaux des certifications, constate le Cedefop dans une note d'information.
Par Sarah Nafti - Le 19 mars 2024.
Les microcertifications sont « prometteuses pour l'adéquation des compétences des personnes aux besoins du marché du travail », selon le Cedefop (Centre européen pour le développement de la formation professionnelle), qui a publié, en mars, une note d'information https://www.cedefop.europa.eu/files/9192_fr.pdf à ce sujet. Ces microcertifications « se sont multipliées dans tous les secteurs économiques et à tous les niveaux d'éducation ». Elles gagnent en popularité car elles « offrent aux apprenants la possibilité de compléter leurs certifications initiales de manière ciblée et les aident à faire valoir leurs compétences ». Les microcertifications doivent aussi leur succès à leur agilité, car elles sont bien plus rapides à concevoir qu'une certification formelle et permettent ainsi de répondre à des besoins émergents. Elles peuvent jouer un rôle dans l'adaptation des systèmes d'EFP à l'évolution des métiers, et notamment pour l'introduction des compétences numériques.
Interaction avec les certifications existantes
Toutefois, « l'augmentation et la diversification des utilisations des microcertifications soulèvent la question de leur lien et de leur interaction avec les certifications existantes », remarque le Cedefop. Les pays de l'UE « tentent de les définir, de les normaliser et de les réglementer afin de garantir leur comparabilité et leur valeur pour les utilisateurs ». Et les approches diffèrent : alors que certains pays les intègrent dans leur CNC (cadre national des certifications), d'autres craignent qu'elles mettent en danger la formation initiale, qui serait délaissée « au profit d'expériences d'apprentissage courtes offrant des compétences réduites ».
Description standard
Pour garantir la qualité des enseignements, et la valorisation dans le monde du travail, « les informations relatives aux microcertifications et à leur valeur sur le marché doivent être clairement signalées ». Ce qui implique que les parties prenantes doivent se mettre d'accord sur des éléments standards les décrivant. Le Cedefop rappelle également que « la réputation des émetteurs de microcertifications est essentielle » et qu'une assurance de qualité délivrée par des autorités compétences est un facteur de confiance, qui doit être au cœur des discussions pour l'établissement d'un cadre réglementaire.
Aide à la formation des salariés peu qualifiés
Par ailleurs, le Cedefop souligne l'importance de l'orientation et de l'information pour permettre aux utilisateurs de s'y retrouver dans toutes les options de formation. Car, note le Cedefop, « la validation de l'apprentissage antérieur, intégrée dans une offre d'orientation globale et complétée par des propositions de formation pertinentes, rend les microcertifications accessibles à tous » et peut aider les travailleurs peu qualifiés ou les chômeurs à se former.
Pour le Cedefop, il est donc nécessaire « de poursuivre l'expérimentation d'initiatives pratiques, ainsi que le partage des connaissances entre elles, afin de soutenir les pays dans leurs efforts visant à développer et à généraliser les microcertifications et à définir leur rôle dans les systèmes nationaux de formation des compétences. »