À l’occasion des rencontres nationales des lauréats de “Compétences et métiers d’avenir” de France 2030, le 26 novembre 2024 à AgroParisTech, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, annonce les 62 nouveaux lauréats du dispositif.

À l’occasion des rencontres nationales des lauréats de “Compétences et métiers d’avenir” de France 2030, le 26 novembre 2024 à AgroParisTech, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, annonce les 62 nouveaux lauréats du dispositif. © Centre Inffo – Nicolas Deguerry

Le dispositif Compétences et métiers d'avenir devrait se poursuivre en 2025

Programme phare de France 2030, l'appel à manifestation d'intérêt Compétences et métiers d'avenir devrait connaître une troisième vague en 2025. C'est l'annonce principale des rencontres nationales des lauréats CMA organisées les 26 et 27 novembre dans les locaux d'AgroParisTech du plateau de Saclay.

Par - Le 28 novembre 2024.

Classée aux 24e et 27e rang sur 37 en matière de compétences et de productivité selon l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), la France doit « relever un enjeu de montée en gamme de [son] système d'innovation, de connaissances et de compétences », a souligné en ouverture des rencontres CMA la ministre du Travail et de l'Emploi Astrid Panosyan-Bouvet. De l'ouvrier spécialisé au doctorant, tous les niveaux de formation sont concernés. Rien que dans l'industrie, ce sont 60 000 emplois qui sont non pourvus et « jusqu'à 160 000 emplois supplémentaires qui pourraient être créés d'ici 2030 dans l'industrie verte. » Dans ce contexte, l'État a un « rôle majeur de catalyseur » et, précise la ministre, la responsabilité de « travailler très étroitement et en complémentarité avec les Régions et les partenaires sociaux. »

Poursuite de l'engagement

Catalyser, c'est précisément l'objet des projets Compétences et métiers d'avenir (CMA), dont les 62 nouveaux lauréats de la seconde vague étaient célébrés ces 26 et 27 novembre. Avec plus d'un milliard d'euros engagé sur la période 2021-2027, la « place toute particulière des appels à projet CMA dans la stratégie de l'État » est à « sanctuariser », insiste la ministre. Des propos rassurants pour ceux, nombreux, à se demander en cette phase à venir de clôture administrative du dispositif CMA, si un nouvel acte était bien inscrit à l'agenda 2025. Réponse positive de Bruno Bonnell, porte-drapeau du Secrétariat général pour l'investissement (SGPI), qui promet l'ouverture d'une troisième vague au printemps prochain.

Enveloppes supplémentaires

Autre annonce du secrétaire général du SGPI qui intéresse les porteurs de projet : la création d'enveloppes financières supplémentaires baptisées « boosters », ouvertes aux lauréats CMA qui auraient besoin d'un coup de pouce pour parfaire leurs innovations susceptibles d'accélérer la transformation de l'appareil de formation aux transitions sociale, économique et environnementale. Soit une opportunité pour les lauréats CMA qui peut permettre, selon l'expression de Bruno Bonnell, de « rattraper des oublis. » Parmi les sujets potentiellement absents des réflexions initiales qui intéressent le SGPI, sont cités l'intelligence artificielle, la formation en situation de travail, la réalité virtuelle, le design ou, encore, le français langue étrangère au service de l'intégration. Avec ces compléments ciblés, le SGPI entend « affiner encore un peu plus cette vision de société nouvelle » portée par France 2030.

Projet de société

Enthousiaste, le secrétaire général pour l'investissement défend une certaine idée de la formation à la française portée par les AMI Compétences et métiers d'avenir : « Nous ne voulons pas seulement former des techniciens, nous voulons former des techniciens dans une France qui se veut vertueuse sur le plan environnemental, d'excellence sur le plan technologique, ouverte et inclusive sur le plan sociétal. » Il s'agit ainsi d'assigner à la formation une ambition visant à « sculpter à la fois les corps, les cerveaux et les âmes, dans l'objectif de faire société pour le bien commun. » Et de conclure : « On peut se tromper sur les technologies, […], mais nous avons raison de former des femmes et des hommes agiles. »

CMA EN CHIFFRES
La saison 1 de l'appel à manifestation d'intérêt Compétences et métiers d'avenir a permis de financer 59 diagnostics et 120 projets innovants pour former plus de 3 millions de personnes aux métiers d'avenir et en sensibiliser 12 millions d'ici 2030.
La saison 2 a engrangé 400 dépôts de lettres d'intention, déjà financé 4 diagnostics et 62 lauréats.
Près de 34 000 nouvelles places de formation dédiées aux métiers d'avenir en 2022 et 2023.
1,5 milliards d'euros de France 2030 sont consacrés au dispositif CMA.