Le Royaume-Uni rejette la proposition européenne pour relancer la mobilité des jeunes

Le 20 avril 2024, le gouvernement britannique a rejeté une proposition de la Commission européenne visant à faciliter la mobilité des jeunes entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Cette décision s'inscrit dans la continuité du Brexit, alors que le Royaume-Uni poursuit sa politique de rupture avec les mécanismes de libre circulation européens.

Par - Le 22 mai 2024.

La proposition, qui aurait permis aux jeunes âgés de 18 à 30 ans de séjourner jusqu'à quatre ans pour des études ou du travail, a été balayée d'un revers de main par Londres.

Un refus de rétablir la libre circulation

Les principaux partis britanniques convergent sur la question de la mobilité des jeunes européens. Tant le gouvernement conservateur que l'opposition travailliste partagent une vision similaire, mettant en avant une approche restrictive en matière d'immigration. Le gouvernement conservateur a renforcé les conditions d'obtention de visas pour les étudiants et s'est retiré du programme Erasmus+. De même, les travaillistes, tout en aspirant à maintenir des liens avec l'UE, ont établi certaines "lignes rouges" telles que le refus de retourner au marché unique ou à la libre circulation. Les responsables britanniques ont souligné que la fin de la libre circulation au sein de l'UE est irrévocable et qu'il n'est pas prévu de la réintroduire.

Depuis le Brexit, le Royaume-Uni a conclu des accords bilatéraux avec plusieurs pays, dont l'Australie et la Nouvelle-Zélande, pour faciliter la mobilité des jeunes. Ces accords prévoient des conditions spécifiques, telles que le Youth Mobility Scheme, qui requiert des visas ainsi que des garanties financières et d'assurance maladie. Contrairement aux propositions européennes, ces accords ne rétablissent pas la libre circulation et mettent l'accent sur la sélection des pays partenaires. Depuis le Brexit, les statistiques montrent une diminution significative du nombre d'arrivées de citoyens européens au Royaume-Uni, avec seulement 129 000 arrivées enregistrées sur un total de 1,2 million depuis juin 2023, selon l'Office national britannique des statistiques, ce qui souligne l'impact des nouvelles politiques migratoires sur la mobilité des jeunes.

L'Irlande comme alternative

Depuis le Brexit, l'Irlande émerge comme une alternative pour les étudiants européens, attirés par la possibilité d'étudier dans un pays anglophone tout en évitant les complications liées aux nouvelles politiques d'immigration britanniques.

Avec seulement deux pays membres de l'UE où l'anglais est langue officielle (avec Malte), l'Irlande devient la destination privilégiée des étudiants. Selon les données fournies par Lewis Purser, directeur de l'apprentissage, de l'enseignement et des affaires académiques à l'Association des universités irlandaises, il y a eu une augmentation du nombre d'étudiants de l'UE inscrits dans les universités irlandaises, avec une hausse allant jusqu'à 34 % à la rentrée 2021. Cette tendance à la hausse se maintient, avec une augmentation moyenne d'environ 20 % en 2022.