Les campus des métiers et des qualifications innovent en faveur de la formation professionnelle
Actions en faveur de l'attractivité, évolution des compétences des formateurs, modernisation des équipements, capacité à organiser des échanges entre les acteurs de la formation, du travail et de la recherche… Les réussites des Campus des métiers et des qualifications sont nombreuses même si elles ne sont pas homogènes dans tous les territoires.
Par Sarah Nafti - Le 23 octobre 2024.
Quelles sont les caractéristiques des 32 projets lauréats de l'appel à projets Campus des métiers et des qualifications (CMQ) ? Dans une note publiée le 1er octobre, le Cereq fait le point sur cet appel à projets doté d'un budget de 80 millions d'euros qui s'inscrit dans l'action « Territoires d'innovation pédagogique » du 3ème programme d'investissement d'avenir (PIA 3). Selon cette étude, le jury de sélection « a surtout retenu des campus inscrits dans les stratégies de la réindustrialisation ». Ainsi, l'industrie 4.0, la mobilité et les transports, le bâtiment et l'écoconstruction sont particulièrement représentés, tout comme, dans le tertiaire, la création et le design ainsi que le tourisme et la gastronomie.
Mention « Excellence » pour un tiers des projets
Plus du tiers de ces CMQ a obtenu le mention « Excellence » en 2019, ce qui s'explique notamment par le niveau d'exigence demandé : les CQM retenus devaient démontrer « qu'ils s'engageaient sur des idées prometteuses en termes de développement de filière » avec « un étayage collectif ayant déjà fait ses preuves (présence fédératrice d'une grosse entreprise, soutien d'une organisation professionnelle, impulsion de la Région) ». Certaines régions étaient davantage investies. C'est le cas de l'Île-de-France, de Occitanie et de l'Auvergne-Rhône-Alpes.
L'enjeu de l'attractivité
Parmi les objectifs des CQM, l'attractivité est vue comme indispensable. « Les actions constituent un fort investissement en temps et en moyens ». Le Cereq identifie trois répertoires d'action : l'action institutionnelle événementielle, comme les salons, la « (re)définition des publics à sensibiliser et un travail sur les modalités pertinentes de communication », avec des actions auprès des plus jeunes, la sensibilisation des familles, et enfin « des mises en scène « grandeur nature » des métiers et des professions ».
De nouveaux parcours de formation
Les CQM « développent un spectre large d'actions » pour « asseoir un nouveau modèle de formation professionnelle » : formation d'enseignants et de formateurs, modernisation des équipements, innovation pédagogique, création de nouvelles formations... « La réussite des élèves, enjeu fort de l'enseignement professionnel, donne lieu à des actions diversifiées » dont le trait commun est de donner à voir « l'ensemble des perspectives permises par leurs formations ». Enfin, les CMQ sont tous à l'origine de la création d'un ou plusieurs cursus de formation, certifiants ou qualifiants.
Projets communs
Les campus se structurent autour du triptyque « enseignement secondaire, enseignement supérieur et entreprise », mais avec les « Territoires d'innovation pédagogique », le poids de l'enseignement supérieur et de la recherche s'accroit et la place des acteurs privés (entreprises et organismes de formation) se renforce. La création de liens de partenariat était une motivation majeure pour participer à un campus. Le partenariat révèle un fort taux de satisfaction, avec des partenaires qui se retrouvent sur l'idée d'un projet commun.
Des pistes d'amélioration
Si l'étude du Céreq reconnaît des résultats encourageants, elle suggère aussi des pistes d'amélioration comme « accroître la reconnaissance des directeurs opérationnels des CMQ », qui pourraient être soutenus par des moyens humains plus importants, et « assurer la pérennité des projets » en garantissant le financement sur le long terme.
Pour aller plus loin :
« Ces campus des métiers et des qualifications qui renouvellent la formation professionnelle », Céreq Bref, n° 457, Septembre 2024, 4 p.