Conférence de presse ANDRH le 14 novembre 2024.

Apprentissage: l'ANDRH demande la fin de la limite d'âge

L'Association nationale des directeurs de ressources humaines estime que l'apprentissage pourrait devenir un véritable outil de reconversion s'il était étendu à tous. Les DRH demandent la suppression de la limite d'âge pour signer un contrat d'apprentissage.

Par - Le 15 novembre 2024.

Ouvrir le contrat d'apprentissage aux personnes de plus de 35 ans. C'est ce que souhaitent 94% des adhérents de l'Association nationale des DRH qui présentait, le 14 novembre, les résultats d'un sondage réalisé auprès de 1 100 de ses quelques 6 000 adhérents. Plus précisément, les DRH sont favorables à la possibilité d'obtenir un contrat d'apprentissage en cas de reconversion professionnelle, quel que soit son âge. Actuellement, la limite d'âge pour signer un contrat d'apprentissage est fixée à 29 ans pour le cas général et jusqu'à 35 ans notamment pour les apprentis qui veulent accéder à un niveau de diplôme supérieur.

Transco, un dispositif trop administratif

« Notre rôle consiste à adapter les compétences des salariés à l'évolution des métiers, notamment lorsque ces métiers deviennent sensibles, explique Audrey Richard, présidente de l'ANDRH. La possibilité de signer un contrat d'apprentissage à tous les âges nous aiderait ». Il existe déjà les transitions collectives (Transco), précisément pour sécuriser les reconversions des salariés dont l'emploi est fragilisé vers d'autres secteurs dans le même bassin d'emploi. Ce dispositif public, construit en 2021 avec les partenaires sociaux, « est pertinent sur le papier mais trop complexe à mettre en œuvre », estime Benoît Serre, vice-président délégué de l'association. De fait, les Transco n'ont pas rencontré leur public. Quant au contrat de professionnalisation, il ne permet « pas assez de temps de formation », remarque Laurence Breton-Kueny, vice-présidente de l'ANDRH.

« La suppression de la barrière d'âge est cohérente avec la possibilité désormais offerte aux entreprises de créer des CFA internes », poursuit Benoît Serre. Les CFA (centres de formation d'apprentis) internes étant en général mis en place dans les grandes entreprises, ces dernières « pourraient ouvrir leur CFA aux sous-traitants ». Benoît Serre explique également que, dans la perspective du maintien des compétences des salariés, « l'élargissement de l'apprentissage permet de certifier leurs compétences ». De ce point de vue, le contrat de professionnalisation donne moins de marge de manœuvre.

Pas de recherche de subventions

Et si l'on se place du point de vue du demandeur d'emploi qui entreprend individuellement une démarche vers l'alternance, « un contrat d'apprentissage permet de retrouver plus facilement un travail », déclare Laurence Breton-Kueny. L'élargissement de l'apprentissage serait enfin utile aux seniors, dont peu se forment après 55 ans.

L'ANDRH assure que sa proposition n'est pas intéressée par les subventions à l'embauche des apprentis. Benoît Serre attire néanmoins l'attention du gouvernement, qui prévoit de réduire les dépenses dans ce domaine, sur le fait que les politiques publiques en faveur de l'apprentissage sont un « vrai succès », et qu'il y a désormais un million d'apprentis dont 70% seront embauchés et auront ainsi « accès à l'emploi ».