Le contrat de pro : un levier de retour à l'emploi
Le deuxième rapport sur l'usage des fonds de la formation professionnelle (RUF), publié par France compétences, analyse les évolutions des publics et des formations en contrat de professionnalisation depuis la réforme de l'apprentissage de 2018.
Par Raphaëlle Pienne - Le 21 février 2024.
Le nombre d'entrées en contrat de professionnalisation, après avoir fortement baissé entre 2019 et 2020, s'est depuis stabilisé pour atteindre presque 121 000 entrées en 2022 selon le rapport sur l'usage des fonds (RUF). La baisse de effectifs en contrat de professionnalisation, liée à la forte progression de l'apprentissage après la réforme de 2018, s'est accompagnée d'une importante évolution des profils des formés.
Des bénéficiaires plus âgés et moins diplômés
La bascule vers l'apprentissage a surtout concerné les plus jeunes, avec pour conséquence d'accroître fortement l'âge d'entrée en contrat de professionnalisation (la part des 26 ans et plus augmente de 25 points entre 2017 et 2022). Les demandeurs d'emploi constituent aussi désormais presque la moitié (49 %) des bénéficiaires intégrant un contrat de professionnalisation, contre 30 % en 2017. Enfin, si les diplômés de bac+2 ou plus à l'entrée en contrat de professionnalisation restent majoritaires, leur part a diminué sur cette période (- 13 points) principalement au profit des CAP et non-diplômés (8 % des entrants en 2017, contre 17 % en 2022).
Des formations plus courtes
L'évolution des publics s'accompagne d'une modification des formations préparées en contrat de professionnalisation. Celles-ci sont désormais plus courtes (les formations de 18 mois ou plus sont passées de 27 % à 10 % entre 2017 et 2022) et visent moins souvent une certification inscrite au RNCP (52 % en 2022 contre 71 % en 2017). Par ailleurs, seuls 22 % des bénéficiaires prolongent leurs parcours par une autre formation ou une alternance à l'issue de leur contrat de professionnalisation en 2021, quand ils étaient 30 % avant la réforme.