Deux tables rondes sur la mobilité européenne au cours d’un apprentissage étaient organisées à Bordeaux le 12 novembre 2024.

Deux tables rondes sur la mobilité européenne au cours d’un apprentissage étaient organisées à Bordeaux le 12 novembre 2024.

Mobilité des apprentis, des cadres européens à construire

En ouverture de la rencontre européenne pour la mobilité des apprentis, qui se sont tenues du 12 au 15 novembre, Erasmus+ a organisé une table ronde sur la manière dont cette mobilité peut être améliorée. 

Par - Le 15 novembre 2024.

En ouverture de la rencontre européenne pour la mobilité des apprentis, qu'elle accueille à Bordeaux du 12 au 15 novembre, l'agence Erasmus+ avait organisé deux tables rondes. La deuxième s'appelait Comment les acteurs de l'apprentissage peuvent soutenir la mobilité des apprentis et contribuer à l'espace européen de l'éducation ? Rachel Bécuwe, adjointe au directeur général de la Délégation générale à l'Emploi et à la Formation professionnelle (DGEFP), a d'abord rappelé que la loi dite Maillard, visant à faciliter la mobilité internationale des alternants, « a clairement levé un certain nombre de freins. On observait beaucoup de difficultés liées en particulier aux conditions contractuelles : les entreprises devaient forcément mettre en veille le contrat, elles peuvent désormais opter pour une mise à disposition de leur salarié. Les conditions administratives ont aussi été simplifiées, via des décrets d'application qui sont aujourd'hui en attente de validation par le Conseil d'État. » Faciliter la vie des employeurs, c'est forcément un pas en avant selon le Medef, représenté lors de cette table ronde par Olivier Faron, son conseiller spécial emploi-formation. « Nous avons un double enjeu : avoir de plus en plus de personnes très bien formées, et inscrire notre action dans le sillon européen. La mobilité des apprentis répond à ce double besoin. Nous espérons ainsi amener 20 % d'entre eux à partir à l'étranger. Car cela leur permet de développer leurs soft skills, c'est l'avenir de nos jeunes et leur capacité d'innovation qui sont en jeu, donc ceux de nos entreprises. Les organismes commencent à s'adapter », observe Olivier Faron.

« Un avantage concurrentiel pour les CFA »

Ce que confirme Jean-Philippe Audrain, qui dirige le CFA (centre de formation d'apprentis) de la Mouillère à Orléans, spécialisé en horticulture, et qui est président de la Fédération nationale des directeurs de centres de formation d'apprentis (FNADIR). « La logique de notre questionnement c'est : comment être des cadres de référence pour proposer aux apprentis des mobilités susceptibles de les enrichir en réciprocité, par l'altérité des parcours et des visions, des éducations, etc. Pour un campus comme le nôtre, c'est une voie intéressante pédagogiquement mais aussi un avantage concurrentiel : proposer un apprentissage en partie à l'étranger est une valeur ajoutée. Dans notre cas, cette mobilité est largement facilitée par un consortium porté par la région Centre-Val de Loire, qui aide à faire tomber les murs administratifs et bureaucratiques, et se pose en interlocutrice crédible vis-à-vis des partenaires étrangers notamment, mais aussi des entreprises. »

Système fondé sur l'apprentissage

« C'est pour elles que les problèmes les plus importants se posent, dans mon pays mais aussi ailleurs, je crois », ajoute Norbert Ruepert, chef du Bureau international de Rocc Midden, l'un des principaux organismes de formation des Pays-Bas. » Notre système est largement fondé sur l'apprentissage, mais on y est loin des 8 à 10 % de mobilité que l'on constate pour l'ensemble des étudiants. Car pour les petites entreprises en particulier, il y a des problèmes administratifs, mais aussi la peur de perdre même provisoirement une compétence devenue indispensable au fil des semaines. « Et même la crainte de la perdre définitivement si elle se plaît mieux dans le pays qui l'accueille ! J'espère donc que de nouveaux cadres permettront, à terme, de développer cette mobilité des apprentis », ajoute-t-il.