Une charte pour mesurer le suivi de l'apprentissage dans le supérieur

Mettre un peu d'ordre dans le foisonnement de l'apprentissage, tel est l'objectif de cette charte publiée le 24 octobre dernier qui émane de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel. « Depuis 2 ans, nous assistons à une forte croissance de l'apprentissage dans l'enseignement supérieur. Le ministère partage une préoccupation majeure : la garantie de la qualité des formations, relate Anne-Marie Hinault, chargée de mission formation tout au long de la vie auprès de la délégation générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. C'est dans cet optique que le ministère veut s'inscrire dans une logique d'amélioration continue en termes de pédagogie et de suivi de parcours. Ce qui est diffèrent de ce que propose la certification Qualiopi. »

« Une valeur par rapport aux établissements privés »

Fruit d'une « co-construction entre quatre parties prenantes que sont les CFA, les employeurs au travers des Opco et des branches professionnelles, ainsi que les établissements », rapporte la fonctionnaire, ce document quoique non contraignant est « un engagement et une responsabilisation de toutes les parties prenantes. Il ne se substitue pas aux référentiels déjà existants », relève Anne-Marie Hinault. « Cette charte a aussi une valeur par rapport aux établissements privés qui nous challenge et sont pas toujours très bon », abonde de son côté Laurence Gaillard De Villaine, directrice formation professionnelle et alternance à l'université de Toulon.

Mis en avant lors de cette table ronde, l'annexe sur la trajectoire de la qualité et ses outils permettant d'assurer des actions d'accompagnement qui sont définis par un socle correspondant à une valeur minimal d'engagement, comme un livret d'apprentissage pour le suivi des apprentis pendant la formation, ou deux rencontres annuelles minimum avec l'employeur. « L'annexe propose des indicateurs qui vont me servir pour Qualiopi », note la directrice formation professionnelle et alternance.    

Diffusion des bonnes pratiques et pistes de réflexion

Plus de six mois après son lancement, un comité de suivi composé de représentants de l'État a désormais pour mission de mesurer la diffusion de la charte, l'adhésion et l'impact et d'établir « une feuille de route avec la diffusion des bonnes pratiques et les pistes d'amélioration », signale Anne-Marie Hinault avant de donner pour exemple la poursuite d'une réflexion « autour de la pédagogie de l'alternance ».