CFA : Partir des besoins des entreprises et des jeunes pour bâtir son offre
Une offre de formation en apprentissage doit se construire en réponse à des besoins identifiés des branches, des entreprises mais aussi des jeunes. Les 160 participants aux Assises de l'apprentissage 2025 organisées par la Fédération nationale des directeurs de CFA (Fnadir) de Provence-Alpes-Côte-d'Azur ont pu en débattre à Marseille le 28 mars.
Par Valérie Grasset-Morel - Le 02 avril 2025.
Distanciel, compétences verdissantes, nouvelles certifications sont autant de paramètres que les CFA (centres de formation d'apprentis) doivent prendre en compte dans leur offre de formation. Mais pour les Opco (opérateurs de compétences), c'est à partir des besoins des branches et des entreprises que les centres doivent élaborer toute nouvelle offre. « Pour ce faire, nous mettons à leur disposition les travaux de l'Observatoire Compétences Industries sur la transition écologique et l'alternance notamment », précise Sandra Couinaud, directrice d'Opco 2i Provence-Alpes-Côte-d'Azur/Corse. Cet Opco investit également dans des plateaux techniques, fait intervenir des entreprises qui prêtent du matériel pour des formations ou viennent parler des processus de fabrication d'un produit. « Nous avons ainsi porté une initiative dans la peinture aéronautique en lien avec un CFA et un lycée professionnel, à laquelle des entreprises ont participé. »
Accompagnement à la création de titres
Même tonalité du côté d'Atlas, l'Opco des services financiers et du conseil. « Ce sont d'abord les commissions des branches qui définissent les besoins des entreprises et nous voyons ensuite comment les organismes de formation et les CFA peuvent y répondre », décrit Samoudja Zenabou, chargée de mission alternance et promotion des métiers d'Atlas Paca. L'Opco accompagne également les branches dans la création de titres professionnels : récemment, un titre de développeur blockchain et un titre de technicien systèmes et réseaux. « Malheureusement, très peu d'organismes se positionnent pour former sur ces titres qui répondent pourtant à des besoins réels. »
Approche par les compétences
Afin de répondre au mieux aux attentes des entreprises, le CFA Corot (pâtisserie, boulangerie, cuisine…) se base sur les compétences. « Nous travaillons avec elles pour identifier les compétences qu'elles mettent en œuvre pour leur proposer la formation la plus adéquate. Les besoins d'une entreprise de la restauration collective et ceux d'un petit restaurant employant trois salariés ne sont pas les mêmes », note Christian Vambersky, directeur de Corot Formations. Dans un contexte de tension sur le marché du travail, il observe en outre que l'offre des formateurs doit séduire les jeunes. « Nous devons veiller à avoir une diversité d'offres et d'approches pour les entreprises mais aussi pour les jeunes qui viennent chez nous, d'où une augmentation des formations hybrides et des parcours personnalisés », dit-il.
Donner de la visibilité aux CFA
Une offre de formation riche n'est toutefois possible que si les CFA disposent des moyens financiers pour la développer. De manière récurrente, la Fnadir réclame un financement pérenne de l'apprentissage, qui donne aux CFA les moyens d'investir dans des solutions innovantes et de qualité. « Les révisions successives des niveaux de prise en charge des contrats d'apprentissage nous ôtent toute visibilité », déclare Elena Adas-Blanco, la présidente de la délégation Sud Paca de la Fnadir. Il semble également crucial que « les formations des CFA entrent dans les lignes budgétaires de l'investissement et pas du fonctionnement, ce que les politiques ont beaucoup de mal à intégrer ».