Intégrer les enjeux de transition écologique dans les certifications

Les contenus des référentiels des certifications professionnelles sont « loin de traduire tous les enjeux de la transition écologique », alors que les attendus liés au numérique sont mieux identifiés, selon le Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications).

Par - Le 09 janvier 2025.

« Si la prise en compte des enjeux liés au numérique semble mieux identifiée, celle liée à l'écologie s'avère plus hétérogène », remarque le Céreq dans un Bref paru en décembre, qui interroge l'intégration des enjeux liés aux transitions écologique et numérique dans les certifications professionnelles. Entre 2020 et 2024, les commissions professionnelles consultatives interministérielles (CPC) se sont prononcées sur la création d'une trentaine de certifications de niveau 3 à 6 visant des métiers dits « verts » ou « verdissants » ou liés aux technologies numériques.

Besoins exprimés par chaque secteur

Ces certifications concernaient particulièrement les métiers de la filière du génie écologique et de la maintenance des batteries et les métiers d'administrateur de systèmes d'information ou de réseaux, de sécurité des systèmes, ou de la filière électronique. Plusieurs de ces certifications répondent à des besoins exprimés par le secteur : la filière électronique a été revue pour répondre aux enjeux des professionnels en matière de maîtrise de la consommation d'énergie, de réglementation, et de développement de nouveaux marchés. Renommée, la filière CIEL (cybersécurité, informatique et réseaux électroniques) comprend désormais quatre certifications : un baccalauréat professionnel, deux mentions complémentaires de niveau 4 et un BTS.

Cinq registres

Toutefois, le Cereq remarque également que les contenus des référentiels sont « loin de traduire tous les enjeux de la transition écologique ». Cinq registres servent à se référer à la transition écologique et au développement durable (TEDD) dans les référentiels de certification : la réglementation, la protection de l'environnement, les nécessités économiques, les innovations technologiques et les démarches de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Parfois, ces contenus apparaissent dans la définition du champ d'activité visé par la certification mais ne se traduisent pas « par l'expression d'activités ou de compétences spécifiques en lien avec la pratique professionnelle ». A contrario, d'autres référentiels, plus rares, « vont jusqu'à définir des critères d'évaluation de certaines compétences en faisant référence aux registres énoncés ».

Numériques, attendus mieux identifiés

Les compétences numériques, elles, sont « centrées sur la maîtrise des outils et les moyens de communication ».  Dans le cas du numérique, les attendus sont mieux identifiés, « notamment en raison de la définition qu'offre le cadre de référence en termes de compétences transversales à mobiliser pour répondre aux enjeux de digitalisation ». Sur le volet transition écologique, le Commissariat général au développement durable a initié un groupe de travail réunissant des représentants de plusieurs ministères certificateurs présents dans les CPC afin « de rendre plus homogènes les pratiques de chaque ministère ». La publication d'un vade-mecum, intégrant des recommandations et une liste de compétences clés par domaine professionnel devrait voir le jour en 2025.