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La Cour des comptes pointe des « faiblesses importantes » dans l'organisation d'Akto

Un rapport de la Cour des comptes appelle notamment l'opérateur de compétences Akto « à mieux maîtriser l'ensemble de ses charges de fonctionnement au regard des surcoûts constatés » et à améliorer son offre de services auprès des branches et des entreprises.

Par - Le 21 février 2025.

Dans un rapport publié le 18 février 2025, la Cour des comptes dresse un état des lieux sévère de la gestion d'Akto, l'opérateur de compétences des entreprises et des salariés des services à forte intensité de main d'œuvre : « Plus de cinq années après la création de l'opérateur, celui-ci n'a toujours pas d'organisation stabilisée, efficace et lisible par tous, ce qui nuit à sa performance ». Pour la Cour, « les changements incessants dans l'organisation sont révélateurs d'erreurs stratégiques et d'une vision insuffisante ».

Des fonctions stratégiques externalisées

Particulièrement, « l'externalisation de certaines fonctions (systèmes d'information, finances, transformation) n'a pas permis de sécuriser son organisation et son fonctionnement ». Pour la Cour, « il revient aux cadres dirigeants de l'Opco d'assurer en interne ces fonctions stratégiques, et non à un tiers extérieur », qui n'a, en outre, « pas été assez encadré ni suivi ». L'absence de système d'information harmonisé « pénalise encore de trop nombreux projets » comme le déploiement d'outils de pilotage, d'offre de services ou la gestion des dossiers (apprentissage, FNE formation). Pour la Cour, « Akto doit impérativement mettre en place sans délai une organisation performante » et la récente création d'une direction générale adjointe chargée des finances « devrait y contribuer ».

Carences en matière de commande publique

La Cour remarque également que « le pilotage de la masse salariale et la prospective sur les emplois et les compétences sont insuffisants » et qu'il demeure « d'importantes carences en matière de respect des règles de la commande publique ». Dans son rapport, la Cour formule deux rappels du droit, demandant à Akto de respecter le code de la commande publique et de publier les rémunérations des trois plus hauts cadres dirigeants et leurs avantages en nature dans leur compte financier. De plus, l'Opco « doit à l'avenir veiller à mieux maîtriser l'ensemble de ses charges de fonctionnement au regard des surcoûts constatés » même si « la situation financière n'appelle pas d'inquiétude majeure ».

Une offre de service à développer

La Cour recommande par ailleurs de « déployer une stratégie et un plan de valorisation des travaux de l'observatoire afin d'améliorer les capacités de projections des branches et des partenaires de l'emploi et de la formation ». L'offre de services destinés aux entreprises mériterait aussi d'être développée « en volume et en qualité ». Akto a en effet dû « relever un défi important en accompagnant la dynamique nationale de développement de l'apprentissage » et « ses difficultés d'organisation ont parfois compliqué ses relations avec les branches ou les entreprises en raison des retards constatés dans le traitement et le suivi des dossiers (alternance, FNE-formation, plan de développement des compétences ». L'enjeu consiste désormais pour l'opérateur à intensifier ses interventions auprès des entreprises, ce qui passe notamment « par une révision du portail internet de l'opérateur ».

Une fusion d'ampleur à gérer

Dans sa réponse au rapport, le président et le vice-président d'Akto regrettent « l'absence de mise en contexte de l'ampleur et de la complexité de la fusion opérationnelle » et « la minoration des travaux de l'observatoire et des services déployés ». Ils rappellent qu'un plan de performance a été lancé en 2024 et soulignent « la dynamique » des contrats d'apprentissage, dont le nombre a augmenté de 10 % en 2024. Le nombre de salariés formés a lui augmenté de 7 % par rapport à 2023.


Pour aller plus loin :

Le rapport de la Cour des Comptes sur l'opérateur de compétences Akto