L'apprentissage, un moyen d'insertion des jeunes mineurs isolés
Pour France Terre d'Asile, la formation en apprentissage peut être une solution adaptée aux mineurs isolés. Face à des problématiques spécifiques, le rôle du chargé d'insertion est particulièrement important pour la réussite de celle-ci.
Par Sarah Nafti - Le 04 mars 2025.
« Les avantages d'une formation en apprentissage sont nombreux pour les mineurs isolés », remarque France Terre d'Asile dans sa publication « l'insertion professionnelle des mineurs étrangers par l'apprentissage en France » parue en mai 2024. La formation professionnelle est un moyen « d'acquérir rapidement des compétences professionnelles, une plus grande autonomie (tant morale que financière) et à l'issue de la formation, un emploi éventuel, ce qui est un atout dans la démarche de régularisation des jeunes à leur majorité. » L'apprentissage permet aussi « d'appréhender les codes socioculturels de l'entreprise », facilitant l'insertion professionnelle une fois le jeune majeur. La majorité de ces mineurs isolés étrangers (MIE) ou mineurs non accompagnés (MNA) ont entre 16 et 18 ans et disposent donc d'un temps très court d'accompagnement avant leur majorité. En 2023, ils étaient près de 19 400.
Obtention d'un titre de séjour
L'accès au marché du travail par le biais de l'apprentissage est « un enjeu majeur » pour ces jeunes, qui peuvent ainsi « espérer obtenir un titre de séjour « travailleur temporaire » ou « salarié » s'ils remplissent la condition stricte de justifier « suivre depuis au moins six mois une formation destinée à [leur] apporter une qualification professionnelle » ». En raison des contraintes liées au séjour, la plupart « se dirigent vers des formations qualifiantes courtes », notamment les certificats d'aptitude professionnelle (CAP) et en particulier les CAP en alternance.
Accompagnement spécifique
L'accompagnement vers l'alternance passe par un accompagnement spécifique de ces jeunes, notamment par une évaluation du niveau de langue et une éventuelle mise à niveau, par exemple dans des classes de prépa apprentissage proposées par certains CFA et lycées professionnels. L'élaboration du projet professionnel peut être facilité par la réalisation de stages, ou d'ateliers collectifs après entretien avec le professionnel chargé de l'insertion. Le rôle de ce dernier est particulièrement important vis-à-vis des employeurs, qui peuvent méconnaitre le statut spécifique de ces jeunes. Il doit alors les accompagner notamment dans les démarches administratives (renseignement du contrat d'apprentissage, demande d'autorisation provisoire de travail, régularisation, etc.).
Cours de français
En outre, certains CFA proposent des CAP « avec des cours de FLE (français langue étrangère) renforcés en apprentissage d'une durée de deux ans et demi ou trois ans pour les élèves allophones », et il est nécessaire de négocier alors cette année supplémentaire avec l'employeur. Des problématiques peuvent également concerner l'ouverture d'un compte bancaire ou encore l'inscription dans certaines Missions locales, qui demandent la détention d'un titre de séjour. Dès que le jeune est en apprentissage, « il est opportun que le travail d'accompagnement du chargé d'insertion continue auprès de son employeur et de l'équipe pédagogique du centre de formation », afin de faciliter la réussite de la formation.