La Dares rend publique, le 20 mars 2025 dans ses locaux parisiens, une étude sur les demandes des employeurs en compétences liées à la transition écologique.

La Dares rend publique, le 20 mars 2025 dans ses locaux parisiens, une étude sur les demandes des employeurs en compétences liées à la transition écologique.

Les entreprises ont de plus en plus besoin de compétences vertes

Maîtriser des compétences « vertes » est en général un avantage sur le marché du travail, a vérifié la Dares à partir d'une étude portant sur des milliers d'offres d'emploi. L'étude se veut un outil pour adapter l'offre aux besoins de formation.

Par - Le 25 mars 2025.

Les besoins en compétences « vertes » augmentent, mais pas de la même manière sur tout le territoire ; ceux qui détiennent ces compétences intéressent davantage les recruteurs. La Dares a rendu publique, le 20 mars dans ses locaux parisiens, une étude sur les demandes des employeurs en compétences liées à la transition écologique, exprimées dans les offres d'emploi qu'ils ont diffusées sur les principaux sites de recrutement entre 2019 et 2023. Dans cette énorme base de données baptisée Jocas, regroupant des centaines de milliers d'offres d'emploi, Yannis Bouachera, expert en mégadonnées (data scientist) à la Dares, a regardé six métiers classiques et six compétences vertes associées : mécanicien automobile/réparation de véhicules électriques ; couvreur/installation de panneaux solaires ; façadier/isolation thermique ; chauffagiste/pose de pompes à chaleur ; avocat/droit de l'environnement ; architecte/écoconception de bâtiments.

Une offre de formation plus ou moins adaptée selon les départements

Ces compétences vertes sont de plus plus mentionnées dans les offres d'emploi quoique dans des proportions encore limitées (moins de 15% des offres). Il s'agit de « compétences souvent émergentes », explique Yannis Bouachera. Les façadiers font exception. Ces derniers « ont toujours fait de l'isolation, qui devient leur cœur de métier », analyse le chercheur. La demande pour ces compétences est plus importante à l'Est (région froide) qu'à l'Ouest. Mais les écarts peuvent aussi tenir à la plus ou moins grande richesse des ménages et des collectivités susceptibles d'engager des travaux ou au fait que « certains départements disposent de structures de formation initiale et continue mieux adaptées aux exigences des employeurs en matière de transition énergétique », relève Yannis Bouachera.

La Dares a d'ailleurs conçu cette étude comme l'aperçu d'un « outil pour l'action publique locale et l'adaptation de l'offre de formation », explique Pierre Leblanc, sous-directeur emploi et marché du travail de la Dares. Il signale que la base Jocas est ouverte gratuitement aux acteurs publics (proviseur envisageant d'ouvrir un CAP, France travail) ou paritaires (branches, Opco) qui souhaitent la consulter et pour peu qu'ils disposent de compétences en analyse de mégadonnées. La Dares publiera prochainement un guide d'utilisation.

Des compétences vertes valorisées

Signes de la valeur qu'accordent les recruteurs aux compétences vertes, ils proposent plus souvent des CDI, du moins pour les métiers ouvriers. Ce n'est pas le cas pour les architectes et les juristes, métiers qui se pratiquent déjà le plus souvent en CDI. Les employeurs proposent également des salaires plus élevés aux chauffagistes (+8%), aux mécaniciens (+8%) et aux couvreurs (+5%), qui doivent en général être certifiés (QualiPac, QualiPV), et aux avocats. En revanche, les façadiers ne sont pas concernés. L'hypothèse de la Dares est que l'isolation thermique est une compétence déjà acquise en formation initiale. Le marché du travail, plus ou moins tendu selon les métiers, peut également expliquer ces écarts de valorisation.