Signature de l’Edec avec la ministre chargée du Travail et la présidence de l’Opcommerce, le 14 février 2025.

L'Opcommerce s'engage pour les seniors

À l'issue du colloque organisé par le groupe AEF le 14 février 2025 à Paris, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l'Emploi a signé un accord d'engagement de développement de l'emploi et des compétences (Edec) avec l'Opcommerce en faveur de l'emploi des seniors.

Par - Le 18 février 2025.

Génération S, c'est le nom de cet accord-cadre signé avec l'État pour une durée de trois ans, qui engage les vingt branches du commerce, leurs 160 000 entreprises et 1,7 million de salariés. « Génération S a demandé un certain temps de gestation, admet Véronique Allais, présidente de l'opérateur de compétences. Nous travaillons sur cet accord depuis presque deux ans et la réflexion des partenaires sociaux du commerce remonte à la période post-Covid ».

Outils concrets

« Cet accord ambitionne de donner aux entreprises des outils concrets pour anticiper l'impact de la transition démographique sur leurs activités, leurs métiers et leurs compétences. Il s'agit de valoriser l'expertise des seniors et de préparer les organisations aux défis que représente la gestion des secondes parties de carrière », souligne-t-elle.

Quatre enjeux traversent l'Edec : mieux saisir l'impact de la transition démographique sur le secteur du commerce ; former pour ajuster les compétences des seniors aux principales évolutions du secteur et limiter les ruptures générationnelles ; accompagner les projets d'évolution professionnelle et les secondes parties de carrière et prendre en compte l'allongement des carrières dans les politiques RH des entreprises du commerce. « RH, pour richesses humaines », précise Philippe Banse, vice-président de l'Opcommerce.

Des outils opérationnels

 Ces enjeux doivent guider la conception d'outils opérationnels tels un outil digitalisé d'aide au positionnement des entreprises pour dresser un état des lieux de leur politique RH à l'égard des salariés expérimentés, ou l'expérimentation de nouvelles modalités pédagogiques pour sécuriser l'acquisition et le développement de compétences.

Cet accord-cadre mobilisera 1, 103 million d'euros de crédits, dont 391 211 euros cofinancés par l'État, précise Astrid Panosyan-Bouvet. Elle salue cet engagement des branches, qui « peuvent améliorer les choses, sur les seniors, sur le CPF ou d'autres dispositifs, et les adapter aux besoins des entreprises. Bravo aux branches de l'Opco du commerce pour cet investissement dans les compétences au service de l'emploi des seniors. C'est une première qui doit être soulignée ».

Initiative nationale de mobilisation des entreprises

La ministre évoque une « grande initiative nationale de mobilisation des entreprises au printemps sur la question des seniors, pour lutter contre les stéréotypes, changer les représentations et valoriser les compétences des plus de 50 ans ». Le défi démographique exige de maintenir les seniors dans l'emploi, et si la ministre relève les efforts de certains, elle appelle « les entreprises à se remettre en question et à interroger leurs pratiques ». Car des parlementaires pourraient se saisir des discriminations envers les seniors, moins formés, moins recrutés et moins promus…