Le 17 mars 2025, le Medef présente 14 propositions sur l'orientation scolaire, pour rapprocher les aspirations des jeunes et les besoins des entreprises.

Le 17 mars 2025, le Medef présente 14 propositions sur l’orientation scolaire, pour « rapprocher les aspirations des jeunes et les besoins des entreprises ».

Mieux connecter les parcours des jeunes aux besoins des entreprises (Medef)

Le Medef a présenté le fruit de travaux sur l'orientation des jeunes, lundi 17 mars. Au travers de 14 propositions, il entend renforcer les coopérations entre les acteurs économiques et l'Education nationale. Mais aussi s'attaquer aux biais qui affectent les choix professionnels. Ou encore renforcer la prise en compte des besoins en main-d'œuvre dans les territoires dans les parcours de formation proposés.

Par - Le 19 mars 2025.

Développer les immersions des jeunes scolarisés dans le monde du travail, et favoriser les mobilités des enseignants vers les entreprises et des salariés vers des établissements de l'Education nationale. Proposer des bilans d'orientation aux jeunes, sur le modèle des bilans de compétences, pour mieux prendre en considération leurs appétences. Rapprocher les filières professionnels, techniques et générales au sein des établissements scolaires. Le développement d'une meilleure coopération entre Education nationale et entreprises, l'attention portée aux souhaits des jeunes et même des propositions qui semblent ne concerner que l'Education nationale, voilà donc trois thématiques investies par le Medef dans le cadre de ses travaux sur l'orientation.

Il a présenté 14 propositions à un parterre d'acteurs des mondes de l'entreprise et de l'enseignement le 17 mars, dans ses locaux. Avec un credo : un jeune bien orienté, c'est un succès pour tous.

Bâtir une concertation autour des cartes des formations

L'organisation d'employeurs a beaucoup insisté sur la nécessité que les cartes de formation et les propositions d'orientation soient adaptées aux besoins des territoires. Notamment au travers des propos d'Olivier Faron, responsable du pôle Compétences, Formation, Jeunesse : « Les formations ne doivent plus être pensées hors-sol ! ». Autre point de vigilance à ses yeux : faire en sorte que les heures destinées à l'orientation soient effectivement effectuées par les collégiens et lycéens. Ce respect compte même parmi les 14 propositions retenues.

Une attente qu'a appuyée Eric Charbonnier, analyste au sein de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), spécialiste des questions d'éducation, puisqu'il a insisté sur la nécessité de réfléchir aux enjeux d'orientation dès le plus jeune âge, à tout le moins dès le collège. Notamment pour lutter contre les inégalités et les biais de genre, qui lui semblent prégnants en France, en comparaison à d'autres pays européens. Il a aussi relevé qu'en France, l'enseignement était encore très « disciplinaire », et offrait peu de possibilités d'acquérir des compétences transversales. Il a enfin invité à mieux valoriser l'enseignement professionnel, en offrant par exemple la possibilité d'y poursuivre des études supérieures.

La gouvernance, cet irritant qui perdure

La lutte contre les biais d'orientation ou la valorisation de l'enseignement professionnel ont fait l'unanimité des intervenants. A la différence de la question de savoir qui, des Régions ou de l'Education nationale, devait assurer la compétence de l'orientation. « Quand tout le monde fait tout, personne ne fait rien ! », a protesté Valérie Debord, vice-présidente de la région Grand-Est, en charge de l'emploi, de la formation, de l'orientation, de l'apprentissage et de l'enseignement supérieur. A ses yeux, pas de doute, l'orientation doit être l'affaire des régions, par ailleurs compétentes en matière d'emploi et de formation continue. Caroline Pascal, directrice générale de l'enseignement scolaire, a, pour sa part, admis que ce partage de compétences pouvait se réaliser.

 

Une orientation influencée par le rapport au travail

Un problème récurrent autour de cette gouvernance de l'orientation, que Pierre Courbebaisse, coprésident de la commission Compétences, Formation, Jeunesse, aimerait bien voir tranchée. Il a aussi souligné que la question de l'orientation était liée de près au rapport au travail des jeunes, en pleine mutation. Un lien d'autant plus important que, selon Patrick Martin, président du Medef, il convient de travailler la question du taux d'emploi à tous les âges, pas uniquement pour les seniors, ce d'autant que, a-t-il souligné, « il fonde le modèle économique et social français ».