Sans formation continue, pas de transition écologique (The Shift Project)

La formation continue est essentielle pour former les 30 millions d'actifs à la transition écologique, a résumé Cécile de Calan, une des auteurs du rapport final du think tank The shift projet, lors de son intervention  à l'UODC (Université ouverte des compétences), mardi 1er avril.  

Par - Le 03 avril 2025.

Problème, selon elle, à ce jour, le compte n'y est pas. « 90 % des recrutements à pourvoir d'ici à 2030 dans les secteurs clés de la planification écologique sont des postes de techniciens et ouvriers », a introduit Cécile de Calan. Or, parmi les organisations qui ont mis en œuvre des formations en lien avec la question, « 80 % ont proposé des actions d'une demi-journée ou moins, 89 % ont formé des cadres et seuls 23 % les ouvriers ». Autant dire qu'il faut revoir la cible, car « la transformation concerne tout le monde ».

Trois chantiers compétences

Trois enjeux de compétences émergent. Les compétences métier (Comment changer ma pratique professionnelle ?), celles transverses, utiles pour la transition écologique (Comment faire évoluer les méthodes de travail ?), et l'acculturation de tous aux enjeux de la transition (Pourquoi est-ce important de changer ? En quoi est-ce important pour mon activité ?).

Planification nationale et européenne

Comment y parvenir ? Le rapport propose 7 pistes https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2025/03/Former-les-actifs-pour-la-transition-ecologique-Rapport-Final.pdf. La plus importante : une « planification écologique » mise en place au « niveau national et européen », par filière, pour donner un cap clair sur les compétences : le rôle de l'état y est fondamental, des aides aux acteurs économiques voire des contraintes (fléchage des aides…) peuvent être envisagées. Opco et cabinets conseils doivent être intégrés dans cette réflexion.

Cette planification doit passer par une « mobilisation des décideurs » (politiques, entreprises, fédérations…) et « un puissant dialogue social », or  « beaucoup de partenaires sociaux se sentent démunis techniquement face au sujet ». Et elle doit aboutir à « un pilotage territorial du volet emploi-compétences», définissant une instance réunissant tous les acteurs, animant des démarches de GPECT au niveau des bassins d'emploi…

Changements pédagogiques

Tout cela nécessitera des mesures pédagogiques fortes. Ainsi, une « transformation massive de l'offre de formation »  intégrant la transition écologique est une évidence, et « les fédérations professionnelles de la formation » doivent s'y atteler.

De même, les employeurs doivent « professionnaliser l'achat de formations » pour la transition écologique, et des actions conjointes de la DGEFP, du ministère du travail sur les techniques d'achat, sur Qualiopi… doivent les y aider.

Dans cette logique, les ingénieries pédagogiques favorisant « le passage à l'action » doivent être privilégiées afin d'assurer la qualité des contenus et de « mesurer les effets des actions ». Et l'orientation doit mener aux emplois et formations de la transition écologique : il faut « arrêter de financer des formations préparant à des emplois en réduction ».