« Vers le haut » préconise d'apprendre aux jeunes à faire des choix éclairés

Une éducation trop tournée vers la distinction et la sélection, pas assez vers l'accès à la connaissance. Et, en corolaire, une orientation davantage couperet algorithmique que décision éclairée par une acculturation aux choix dès le plus jeune âge. C'est un des constats posés par le cercle de réflexion Vers le haut, dans une étude présentée le 27 mars, et qui propose des solutions alternatives en particulier pour renforcer les liens entre écoles et entreprises.

Par - Le 28 mars 2025.

Moins de course aux diplômes, et davantage de reconnaissance des compétences dans leur diversité. Rapprocher les apprentissages des savoirs, et celui des gestes. Et, dans le monde du travail, valoriser les apprentissages informels.

Voilà quelques-unes des recommandations formulées par le thinktank Vers le haut, dédié à la jeunesse et à l'éducation, financé par des fondations d'entreprises privées (AG2R, EDF…). Il vient de publier une étude intitulée « Le monde du travail : un nouvel horizon éducatif ». Il l'a présentée le 27 mars, à la cité de l'économie, à Paris.

Les ratés de l'orientation

Un chapitre important concerne l'orientation. Avec, là encore, un constat de départ, dressé par Camille de Foucauld, cheffe de projet au sein du thinktank et une des autrices de l'étude : 72 % des 18-24 ans envisagent de changer d'emploi dans les deux ans selon le baromètre du thinktank. Plus tard, un actif sur cinq y songe dans les 5 ans. Autant dire que l'orientation initiale a pu rater sa vocation première : permettre de choisir une profession et de s'y engager dans la durée.

En cause, selon Guillaume Prévost, délégué général de Vers le haut : un mot « orientation trop souvent réduit à Parcours sup ». Alors qu'à ses yeux, le développement de la capacité à faire des choix doit être développée chez les élèves dès leur plus jeune âge. Comment ? En leur offrant tout au long de leur parcours scolaire la possibilité de découvrir des métiers, des occasions de prendre des responsabilités et des opportunités d'implication dans des activités locales. En somme, il appelle à ouvrir l'école sur l'extérieur.

Mieux former les enseignants à l'orientation

Invitée à venir discuter les résultats et propositions de l'étude, Véronique Blanc, déléguée régionale académique adjointe à la formation professionnelle initiale et continue à l'académie de Paris, mais aussi fondatrice de l'association R2E (Rencontres entreprises enseignants), a appuyé ce point de vue. Et mentionné que l'Education nationale déploie plusieurs dispositifs, dans ce cadre, pour favoriser l'orientation éclairée des élèves. Les stages de 3e et maintenant de seconde, d'abord. Mais aussi le Parcours avenir, à destination des collégiens. Ou encore des concours, comme les Worldskills. Elle a aussi indiqué qu'une expérimentation sur le mentorat, à destination de jeunes des établissements de l'enseignement professionnel était en cours, au sein de 8 établissements et avec 400 élèves. Avant, enfin, de souligner l'importance de partenariats école-entreprise pour favoriser la formation des enseignants sur ce sujet de l'orientation. Le but final, pour tous, étant de voir réduire la part des jeunes parmi les demandeurs d'emploi.