Faire de la démarche qualité un levier stratégique
Exigible à partir du 1er janvier 2021, la nouvelle certification qualité nationale est prête à se déployer. Selon Loic Lebigre, consultant à Centre Inffo, les organismes de formation doivent aller au delà de la mise en conformité et se saisir de cet acte 2 pour accompagner leur stratégie de développement et gagner en efficacité.
Par Catherine Trocquemé - Le 24 juillet 2019.
Le volet qualité de la réforme de la formation professionnelle entre dans sa phase opérationnelle. À partir du 1er janvier 2021, et de 2022 pour les CFA existants, la certification qualité nationale sera exigée pour mobiliser des fonds mutualisés ou publics. Le cadre réglementaire est posé et les certificateurs peuvent déposer leur dossier d'accréditation auprès du Cofrac depuis 11 juillet (voir notre article).
Préparation particulière
Si les critères du nouveau référentiel national s'inscrivent dans la continuité du Datadock, les indicateurs ont été précisés, structurés et renforcés. Point de rupture par rapport au système déclaratif hérité de la réforme 2014, un audit devra être réalisé sur site pour valider la certification (voir notre article). Cette nouvelle disposition implique une préparation particulière de la part des organismes de formation. Le ministère du Travail a publié un guide de lecture afin de les accompagner dans leur démarche (voir article).
« Ce document rend plus concrètes les exigences du référentiel, donnent des exemples d'éléments de preuve et précise le niveau attendu pour chacun des indicateurs. C'est un outil très utile pour mesurer la maturité de son organisation en matière de qualité et les éventuels écarts à traiter », déclare Loic Lebigre, consultant à Centre Inffo. L'organisme de formation y est ainsi invité à démontrer sa capacité à développer des process dédiés mais également à les mettre en œuvre de façon efficace dans ses pratiques professionnelles. C'est la vocation de l'audit sur site d'aller plus loin que les intentions et les procédures. Face à l'auditeur, il faudra ainsi pouvoir expliquer le déploiement de ses outils et de son approche qualité dans les différentes activités de l'entreprise. Mais les organismes de formation auraient tort de s'arrêter à la simple mise en conformité.
Levier de performance
Ces nouvelles obligations peuvent être l'occasion de s'interroger sur sa stratégie et son management. « Les organismes de formation ont tout intérêt à prendre un temps en interne avant de contacter un certificateur. La démarche qualité représente une véritable opportunité d'interroger son positionnement, ses axes de développement et l'efficacité de son organisation », confirme Loic Lebigre.
Selon ses priorités stratégiques ou son profil, certains critères feront l'objet d'une attention particulière. C'est le cas, par exemple, des organismes de formation dont le modèle économique repose essentiellement sur un réseau de prestataires extérieurs. Approfondir les indicateurs consacrés à la « qualification et le développement des connaissances et compétences des personnels chargés de mettre en œuvre les prestations », peut alors devenir un levier d'attractivité pour ses recrutements et sécuriser son développement. La libéralisation de l'apprentissage et la désintermédiation du compte personnel de formation vont transformer le marché et le rendre plus concurrentiel. Dans ce contexte, une démarche qualité représente un facteur différenciant et un avantage compétitif. Elle se construit à tous les niveaux de l'entreprise, de son pilotage stratégique (communication, marketing, veille ou encore gestion des partenariats), à l'ingénierie de formation et pédagogique en passant par les fonctions support. « Il est donc important que le management s'engage et organise le projet de la démarche qualité autour d'une petite équipe transdisciplinaire ou d'un référent selon la taille de l'organisme de formation », explique Loic Lebigre.
Qualité : de Datadock à la certification unique, soyez prêts !