“92 % des CFA ont déployé une solution de formation à distance" (Muriel Pénicaud)
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a évoqué à plusieurs reprises la mobilisation du secteur de la formation lors de son audition, mercredi 22 avril, par la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la crise sanitaire. Des offres de formations gratuites ont vu le jour et les CFA se sont organisés pour poursuivre leur activité à distance.
Par Estelle Durand - Le 27 avril 2020.
Au cours d'une audition largement consacrée aux mesures prises par le gouvernement pour préserver les emplois pendant la crise sanitaire, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a aussi eu l'occasion d'apporter aux députés de la mission d'information un éclairage sur les actions engagées en matière de formation professionnelle et d'apprentissage.
Après la suspension des activités en présentiel décrétée le 16 mars, la situation des apprentis a fait l'objet d'une attention particulière. “Les centres de formation d'apprentis étaient une de mes préoccupations car ils n'avaient pas du tout l'habitude de former à distance", a rappelé Muriel Pénicaud. La mobilisation des acteurs sur le terrain a permis de lever les inquiétudes. “92% des CFA ont déployé une solution de formation à distance", selon la ministre du Travail. Une donnée qui fait écho aux observations réalisées sur le terrain par la Fnadir [ 1 ]Fédération qui réunit des directeurs de centres de formation d'apprentis.. Et “90 % des apprentis ont pu continuer leur formation théorique à distance", a ajouté la ministre.
Mobilisation des organismes de formation
Comme les CFA, de nombreux autres acteurs ont pris des initiatives pour faciliter le développement des compétences pendant la crise. Pôle emploi a ainsi accéléré le lancement de ses formations en ligne gratuites et rémunérées. Ce catalogue financé par le plan d'investissement dans les compétences à hauteur de 170 millions d'euros, selon la ministre, comporte aujourd'hui 150 formations dont certaines préparent à des métiers techniques. Les demandeurs d'emploi n'auront besoin que d'un “complément de stage en sortie de confinement" pour valider leur parcours, a précisé Muriel Pénicaud.
Dès le début de la crise, le ministère du Travail a encouragé les organismes de formation à s'inscrire dans ce mouvement. Un appel qui a reçu “un très bon écho" puisque 150 organismes publics ou privés ont accepté de mettre gratuitement à disposition l'intégralité ou une partie de leur catalogue en ligne. De la même façon, l'offre de formations à distance proposées aux titulaires d'un compte personnel de formation (CPF) s'est enrichie. “En quelques semaines, on est passé de 100 000 à 170 000 sessions de formation à distance sur "Mon compte formation"", a indiqué Muriel Pénicaud.
Inciter à se former
En parallèle, le ministère du Travail a alloué une enveloppe de 500 millions d'euros au FNE-Formation, un dispositif remanié le temps de la crise pour inciter les employeurs à former les salariés placés en chômage partiel.
Pour Muriel Pénicaud, cette période de confinement doit être “l'occasion d'accélérer un développement de compétences qui souvent ne se fait pas faute de temps". Reste à faire passer le message, comme le suggère une députée regrettant que la formation ne fasse pas en ce moment l'objet d'une communication nationale. Face aux enjeux de sécurité, de pérennité des entreprises et de préservation des emplois, la formation apparaît aujourd'hui comme un sujet “moins prioritaire" aux yeux des Français, reconnaît la ministre du Travail. Pour autant, ce sera un élément déterminant pour la sortie de crise. “Le plan de relance aura un volet compétences important", a assuré la ministre du Travail.
Notes
1. | ↑ | Fédération qui réunit des directeurs de centres de formation d'apprentis. |