Accompagner les salariés après la fin du charbon
Une ordonnance parue récemment précise les conditions d'accompagnement et de formation des salariés des quatre centrales à charbon qui fermeront en 2022.
Par Coralie Donas - Le 03 septembre 2020.
Saint-Avold (Moselle), Cordemais (Loire-Atlantique), le Havre (Seine-Maritime) et Gardanne-Meyreuil (Bouches-du-Rhône) : les quatre dernières centrales à charbon encore en service en France devraient fermer en 2022. Un engagement de la dernière campagne présidentielle, inscrit dans la loi relative à l'énergie et au climat du 8 novembre 2019. Dans ce cadre, une ordonnance du 29 juillet précise les mesures d'accompagnement qui seront mises en œuvre pour les salariés concernés par ces fermetures. Elles s'appliquent aux salariés des centrales, ainsi qu'aux personnels portuaires touchés et aux salariés des entreprises sous-traitantes.
Reclassement par anticipation pour les sous-traitants
Ils pourront notamment bénéficier d'un congé d'accompagnement spécifique de 12 mois pour le maintien dans l'emploi. La durée peut être allongée à 18 mois pour les personnes proches de la retraite. Cumulée avec les mesures des employeurs, la période pourra durer de 24 à 30 mois, indique le ministère. Des cellules d'accompagnement individuel seront mises en place pour aider les bénéficiaires dans leur recherche d'emploi, définir un projet de formation ou de VAE, puis faciliter leur accès au cursus. Les sous-traitants pourront bénéficier d'une cellule de reclassement par anticipation, sur le modèle de ce qui a été mis en place à Fessenheim. Pendant ce congé, les salariés sont rémunérés. Ils touchent une allocation mensuelle, versée par l'employeur et prise en charge par l'Etat, de 70 % de leur salaire brut les six premiers mois, puis 65 %. Elle complète l'allocation versée par l'employeur au titre du congé de reclassement.
Avenir des territoires
Ces mesures s'inscrivent dans le contexte plus global des projets de territoire initiés début 2019 dans les régions concernées pour faire face à la fermeture des centrales et envisager la reconversion des personnels. Au Havre et à Cordemais, les projets s'appuient sur la transition industrielle et énergétique. Le Havre prévoit notamment de créer un parc éolien offshore et de monter localement une filière éolienne. En perspective aussi, le développement d'une activité de démantèlement et de déconstruction de trains, bateaux, métros. La Loire-Atlantique a aussi en projet l'installation d'un parc éolien au large de Saint-Nazaire. Et compte développer de nouvelles activités autour du port de Nantes Saint-Nazaire, notamment en implantant des activités autour des énergies vertes et des écotechnologies dans la zone du Carnet, qui pourraient créer un millier d'emplois.
Autour de Saint-Avold, les projets se concentrent sur la reconversion des friches industrielles et urbaines, la mise en place d'une filière d'agro-combustibles ou encore le développement de technologies non délocalisables. La Moselle Est est aussi inscrite dans le programme Territoires d'industries, qui prévoit notamment la création de campus des métiers et des qualifications, la mobilisation du plan d'investissement dans les compétences ou le volontariat territorial en entreprise. Le projet de territoire de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône n'est pas abouti, mais s'oriente vers les filières du bois et de l'économie circulaire, ainsi que l'énergie et la mobilité décarbonée, indique le ministère de la transition écologique.