« Le confinement nous a poussés à un grand bond en avant digital » (Béatrice Quertain, Garf Paris)
Responsable formation de SCC et du Garf (Groupement des acteurs et responsables formation) Paris, Béatrice Quertain nous explique comment son entreprise a maintenu son effort en matière de formation professionnelle pendant la période de confinement.
Par Laurent Gérard - Le 12 mai 2020.
Centre Inffo - Où en est le déploiement de votre plan de développement des compétences ?
Béatrice Quertain - Il se poursuit. Fin avril, 35 % des actions de formation prévues ont été réalisées ou engagées.
SCC [ 1 ]Société britannique (groupe Rigby) de services informatiques créée en 1975, qui réalise 1,5 milliard de chiffre d'affaires en France et 2,5 dans le monde, et emploie 3200 salariés en France. investit dans la formation des collaborateurs environ 28 000 heures de prestations majoritairement externes, des formations informatiques techniques et des certifications mais aussi sur les soft skills. Dès lors que cela est possible, l'accès à distance aux formations a été mis en place. SCC compte également en moyenne 100 alternants par an.
Centre Inffo - Comment avez-vous maintenu l'effort formation?
B. Q. - En recourant massivement à la formation ouverte à distance (FOAD), par une transformation d'un maximum de présentiel en distanciel, en classe virtuelle via des applications dédiées, Zoom, Teams... Nous avons travaillé avec nos 50 prestataires pour mener à bien cette adaptation, et avons obtenu de très bons résultats grâce à la forte mobilisation et à l'intelligence de chacun. Les formations impliquant d'expérimenter les apports théoriques seront déployées dès que possible. Chaque session a été testée, cela a été un peu une découverte pour tous.
2020 ne sera pas une année blanche. La volonté de la direction de maintenir l'effort de formation a joué pour beaucoup. On ne pouvait pas ne pas former, des enjeux business forts sont liés à la formation. Autre aide importante : l'accord paritaire de la branche du numérique prévoyant un financement conventionnel notamment pour la FOAD durant le télétravail.
Centre Inffo - Comment ont réagi les salariés ?
B. Q. - Bonne réponse et grosse réactivité. C'est une population déjà habituée au télétravail, à l'ordinateur portable…. Les managers ont été outillés via e-learning sur l'accompagnement de ce changement : le management à distance. Nous encourageons chacun à se former ou s'informer. Nous avons recensé des formations gratuites d'intérêt professionnel comme personnel. Les salariés nous font des retours. L'appétence a été créée.
Centre Inffo - Qu'en est-il concernant le Fonds national emploi formation ? Le compte personnel de formation?
B. Q. - Aucune demande de CPF : la projection est difficile pour un salarié, et on attend le système de gestion des abondements.
Rien en Fonds national emploi formation ( lire notre article) pour l'instant, mais notre opérateur de compétences, Atlas, a conventionné tout récemment avec les Dirrecte (directions régionales du travail), on va s'en rapprocher.
Centre Inffo - Que prévoyez-vous pour l'après-confinement ?
B. Q - On va tout faire pour garder l'acculturation et l'impulsion données par ce bond digital, mais on sait aussi que FOAD et réunions téléphoniques sont fatigantes. On s'interrogera sur l'avenir du présentiel, mais aucune baisse de budget n'est prévue pour l'instant. A cette date, le taux de dépenses est de 28% du prévisionnel, on a donc maintenu l'effort pédagogique en optimisant le budget.
Autres projets : valoriser nos experts pour en faire des formateurs, valoriser la formation en situation de travail largement pratiquée dans l'entreprise, signer des partenariats avec des CFA pour des promotions dédiées, etc.
Notes
1. | ↑ | Société britannique (groupe Rigby) de services informatiques créée en 1975, qui réalise 1,5 milliard de chiffre d'affaires en France et 2,5 dans le monde, et emploie 3200 salariés en France. |