Le gouvernement consacre 6,5 milliards d'euros à l'emploi des jeunes
Le premier ministre Jean Castex a détaillé, jeudi 23 juillet, les mesures destinées à soutenir l'emploi des jeunes en cette période de crise. Avec ce plan baptisé « un jeune, une solution », le gouvernement entend favoriser l'embauche des 16-25 ans, mais aussi les préparer à des métiers d'avenir et accompagner les plus fragiles vers l'emploi à travers des parcours d'insertion sur mesure.
Par Estelle Durand - Le 24 juillet 2020.
En déplacement à Besançon, jeudi 23 juillet, le Premier ministre Jean Castex a précisé les contours et les objectifs du plan de soutien aux jeunes annoncé par le président de la République, le 14 juillet. Parce que les jeunes sont les premiers touchés quand survient une crise économique, « le gouvernement a décidé de mettre le paquet », a annoncé le Premier ministre : en 2020 et 2021, 6,5 milliards d'euros seront mobilisés en faveur de l'emploi des 16-25 ans. Une enveloppe qui s'ajoute, selon lui, aux 3,5 milliards habituellement alloués par l'État aux questions d'emploi, de qualification et de formation de ces publics. « C'est totalement inédit », a souligné le Premier ministre.
Aide à l'embauche de 4 000 euros
Pour inciter les entreprises à recruter malgré la crise, le gouvernement instaure un système de « compensation de charges » valable pour les contrats de travail des moins de 25 ans signés entre le 1er aout et le 31 janvier. Cette aide financière qui peut atteindre les 4 000 euros pendant un an (versés par tranche de 1 000 euros tous les trimestres) concerne les contrats d'au moins trois mois rémunérés jusqu'à deux Smic.
Pour faciliter l'entrée des jeunes dans la vie professionnelle, le gouvernement mise aussi sur l'alternance. Lors de l'examen du troisième projet de loi de finance rectificatif, la prime à l'embauche d'un apprenti, annoncée début juin, a été étendue aux jeunes préparant un master ou un diplôme de niveau équivalent alors qu'elle était initialement prévue du CAP à la licence. Ces primes de 5 000 euros pour les jeunes de moins de 18 ans et de 8 000 euros pour les majeurs s'appliquent également aux contrats de professionnalisation jusqu'à la licence, mais là encore une extension aux masters pourrait être envisagée. Ces mesures en faveur de l'alternance ont pour objectif l'embauche de 230 000 apprentis et de 100 000 jeunes en contrat de professionnalisation
200 000 formations vers des métiers d'avenir
Accompagner vers l'emploi passe aussi par un effort plus soutenu dans la formation avec pour objectif de préparer 200 000 jeunes à des métiers d'avenir. Dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences (PIC), 100 000 formations qualifiantes ou pré-qualifiantes seront proposées aux jeunes de moins de 26 ans. Ces parcours seront centrés sur des métiers porteurs ou stratégiques : transition écologique, numérique, soin et santé et autres secteurs qui seront jugés prioritaires dans le cadre du plan de relance de l'économie préparé par Bercy. Ces parcours destinés à des jeunes sans qualification ou en situation d'échec seront visibles sur l'application « Mon compte formation ». C'est le cas aussi des parcours visant à développer les compétences digitales des jeunes, un sujet sur lequel le gouvernement met l'accent avec des Pass numériques vers l'emploi (15 000 en deux ans) et 20 000 nouvelles formations proposées à partir 2021 par la Grande école du numérique. Et pour encourager les jeunes à consacrer du temps au développement de leurs compétences, le gouvernement va revaloriser la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle. Celle-ci sera de 200 euros par mois pour les 16-18 ans et passera à 500 euros pour les 18-25 ans.
300 000 parcours d'insertion
Sécuriser les parcours des jeunes éloignés de l'emploi fait aussi partie des priorités du gouvernement. Dans ce domaine, son ambition est de proposer 300 000 parcours d'insertion sur-mesure. Un objectif qui passe par la mobilisation de plusieurs dispositifs existants – parcours emploi compétences, contrat initiative emploi, garantie jeune, etc. - avec une priorité donnée à la qualité de l'accompagnement.
Ce plan « un jeune, une solution » qui a fait l'objet de discussions avec les partenaires sociaux comporte une large palette d'outils qui doit permettre de répondre à une diversité de situations personnelles et de problématiques locales. Reste maintenant à déployer ces solutions sur le terrain. Des discussions sont programmées ces jours-ci au ministère du Travail avec tous les acteurs concernés : service public de l'emploi, partenaires sociaux, associations de jeunes et d'apprentis, représentants des élus locaux, branches professionnelles, etc. Objectif : fixer les engagements de chacun et définir des plans d'actions adaptés aux besoins identifiés dans chaque territoire.
Le dossier du ministère du Travail consacré au plan "un jeune, une solution"