Moderniser la formation au profit des métiers verts et de la digitalisation de l'économie
Plus de 15 milliards d'euros sont dédiés au volet compétences du plan de relance présenté le 3 septembre, dont 300 millions d'euros pour « transformer l'appareil de formation professionnelle afin qu'il puisse s'ajuster plus rapidement aux conditions d'exercice des métiers et à l'évolution des besoins en compétences ». Le ministère du Travail a précisé au Quotidien de la formation les contours de cet effort.
Par Christelle Destombes - Le 08 septembre 2020.
La période du confinement a mis en évidence l'intérêt de la formation à distance, avec la fermeture des centres et le report massif des sessions de formation en présentiel vers la formation à distance. Le ministère estime ainsi que 90% des apprentis ont pu suivre des cours à distance, et un peu moins de 60% des demandeurs d'emploi. Le manque d'équipement, des connexions insuffisantes ou des contraintes familiales ont pu expliquer ce dernier chiffre selon une enquête du ministère sur l'organisation de ces formations à distance.
Les répondants en ont profité pour exprimer leurs besoins en termes d'ingénierie pédagogique, et de supports pour diffuser les contenus, ainsi que des outils collaboratifs. Ces besoins se traduisent en termes de financement d'équipement, de conception de ressources pédagogiques et de formation des formateurs.
Un effort qualitatif
Sur les deux premiers points, le ministère prend acte de la nécessité d'un effort qualitatif : la période du confinement a laissé voir des manques de contenus, notamment pour les formations techniques, même si certains secteurs (agriculture, travaux publics) instillent de la réalité virtuelle dans leurs formations. Par ailleurs, il est acté que pour qu'une formation à distance soit vraiment efficace, il s'agit non pas de faire un copié-collé d'un cours magistral, mais de développer une pédagogie particulière, et de concevoir en amont les programmes adaptés à cette modalité distancielle.
Un appel à projets sera prochainement lancé, après une période de consultation des acteurs de la profession et des branches professionnelles, pour prioriser les formations à digitaliser en premier lieu. Pour être cohérent avec le plan de relance, le ministère admet un tropisme envers les formations pour accéder aux « métiers verts » et celles en lien avec la digitalisation de l'ensemble de l'économie. Par ailleurs, les formations certifiantes et diplômantes seront concernées.
Le ministère souligne que dans la lignée de la plateforme mise en ligne pendant le confinement, avec des ressources du Cned, de l'Afpa et d'OpenClassrooms pour le secteur privé, les contenus devront être en accès libre. Une condition sine qua non, afin de rendre le maximum de contenus et de supports disponibles, pour favoriser la formation en distanciel.