L'application « Mon compte formation » s'ouvre aux branches professionnelles
A l'instar de Pôle emploi, des entreprises et des Régions, les branches professionnelles ont la possibilité de contribuer financièrement au développement des compétences des actifs par le biais de l'application « Mon compte formation ». Mode d'emploi de cette modalité d'abondement du compte personnel de formation (CPF) avec la Caisse des dépôts.
Par Estelle Durand - Le 11 juin 2021.
L'opérateur de compétences Atlas vient de signer une convention avec la Caisse des dépôts pour le compte de la branche des bureaux d'études techniques. Ce partenariat marque une nouvelle étape dans l'évolution de la plateforme « Mon compte formation ». Déjà proposé à Pôle emploi, aux entreprises et aux Régions, le système d'abondement du compte personnel de formation (CPF) s'ouvre maintenant aux branches professionnelles. Celles-ci ont en effet la possibilité d'utiliser la plateforme pour déployer leur politique de cofinancement du CPF définie par accord. Intérêt de la démarche : « Les personnes éligibles seront directement informées des possibilités de cofinancement lorsqu'elles s'inscriront à une formation bénéficiant d'un abondement de la part d'une branche professionnelle », précise Carine Garchery, directrice de projets partenariats au sein de direction des politiques de la Caisse des dépôts.
Travail de préparation en amont
Les règles de prise en charge et les budgets alloués sont définis dans la convention d'abondement signée avec la Caisse des dépôts en fonction des priorités fixées par la branche. « La plupart du temps, les branches donnent mandat à leur opérateur de compétences, mais il peut arriver que la convention soit signée par les trois parties », précise Carine Garchery. L'élaboration de la convention nécessite des temps d'échanges avec les équipes de la Caisse des dépôts. « Lorsqu'une branche ou son opérateur de compétences nous sollicite, nous organisons une présentation de « Mon compte formation » et des services associés auprès des partenaires sociaux, le plus souvent au sein de la Commission paritaire nationale de l'emploi et de la formation (CPNE). Cette dernière mandate une équipe qui participe à des ateliers pour préparer les déclinaisons opérationnelles de sa stratégie de cofinancement », détaille la directrice de projets partenariats.
Un seul outil pour répondre à des stratégies différentes
Dans leur politique d'abondement, les branches peuvent viser des objectifs très différents : certaines vont soutenir des formations débouchant sur des qualifications stratégiques ou des projets émanant de publics prioritaires, d'autres vont encourager le développement de compétences pour résoudre des problèmes de recrutement ou répondre à des enjeux d'attractivité. Autant de stratégies dont la Caisse des dépôts doit tenir compte dans le déploiement des fonds conventionnels qui lui sont confiés. Les opérateurs de compétences peuvent également s'emparer du dispositif pour encourager le cofinancement de formations dans le cadre du plan de développement des compétences. Dans ce cas, une convention signée entre l'opérateur de compétences et la Caisse des dépôts permettra à celle-ci de mettre en place le même service que celui proposé aux branches.
Les partenaires sociaux aux manettes
Les échanges préalables à la signature d'une convention doivent permettre d'identifier les publics éligibles. « Le plus souvent il s'agit des salariés de la branche, mais pour des questions d'attractivité ou de pénurie de main-d'œuvre qualifiée, par exemple, certaines branches peuvent élargir le champ des bénéficiaires », illustre Carine Garchery. Autres éléments à prendre en compte : les formations et certifications éligibles ainsi que les modalités de cofinancement. « Les branches peuvent choisir entre différentes formules - prise en charge forfaitaire, pourcentage du coût de la formation avec ou sans plafond, - et opter pour des modalités spécifiques par formation ou par public », précise la Caisse des dépôts. Le travail de préparation en amont des conventions vise aussi à donner aux branches professionnelles les clés pour suivre l'utilisation des fonds et adapter le dispositif à leurs enjeux. « Les partenaires sociaux gardent la main sur le pilotage et peuvent à tout moment décider de réorienter les fonds mobilisés ou les critères d'éligibilité », précise Carine Garchery.
Trois branches professionnelles dont celle des bureaux d'études concrétisent en ce moment leur partenariat avec la Caisse des dépôts. « Deux autres conventions sont en préparation et deux branches nous ont sollicités pour engager des travaux », détaille Carine Garchery.
Les entreprises et les Régions s'emparent de l'application
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