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Les délégués de l'Union des entreprises de proximité applaudissent la proposition de rendre « gratuite » la partie formation de l'apprentissage

Auditionné par le président, les vice-présidents et quelque 300 délégués de l'Union des entreprises de proximité, le candidat à l'élection présidentielle François Fillon a détaillé ses propositions chocs sur l'apprentissage, jeudi 16 mars. L'ancien Premier ministre a fixé comme horizon de son quinquennat l'objectif d'un million d'apprentis formés chaque année.

Par - Le 17 mars 2017.

Dressant le bilan d'un système conduisant selon lui à « l'échec », François Fillon a réitéré la proposition qui a le plus fait réagir le monde de la formation. « Une grande partie de nos difficultés est liée au fait que notre système éducatif est trop décalé par rapport à la réalité et aux besoins des entreprises. Les perspectives d'avenir de beaucoup de jeunes, qui sortent du système scolaire sans qualification, sont très limitées. La réponse à cet échec est l'alternance. Je voudrais que l'apprentissage devienne la voie centrale d'accès à l'emploi », a exposé l'ancien Premier ministre, sous les applaudissements des délégués de l'U2P.

Dans cette perspective, François Fillon préconise que l'enseignement professionnel, géré par l'Éducation nationale, soit placé sous la tutelle des Régions et des branches professionnelles. De telle sorte que les conseils régionaux, qui exercent déjà un contrôle sur les centres de formation d'apprentis, auraient la main sur toute la filière de professionnalisation des jeunes.

Autre proposition accueillie avec enthousiasme, la prise en charge par l'État de la partie formation de l'apprentissage. « Il faut changer les contrats d'apprentissage, pour les assouplir. Pour les employeurs, le fait de s'engager pour une durée longue constitue un frein. Et je veux que les contrats d'apprentissage coûtent moins cher. Aujourd'hui, ces contrats coûtent plus cher au taux horaire que les contrats des salariés, en raison du temps de formation. On fait peser une charge trop lourde sur les entreprises. Si vous voulez faire des études, c'est gratuit, alors que les contribuables paient les études à l'université. Mais si vous voulez être boucher, charpentier c'est l'entreprise qui paie la partie des études. Je veux instituer la même gratuité pour l'apprentissage », a plaidé François Fillon, s'attirant un franc succès.

Dès lors, comment financer cet important poste de dépenses? Pour ce faire, le candidat à l'élection présidentielle propose « que l'on prenne une grosse partie de l'argent destiné aux contrats aidés, et qu'on le fasse glisser vers l'alternance  ».

Car pour François Fillon, l'alternance constitue la meilleure réponse aux difficultés d'insertion des jeunes dans le monde du travail. « C'est la meilleure manière de les faire entrer progressivement dans le monde de l'entreprise », a conclu l'ancien chef du gouvernement.