Plan d'urgence pour l'emploi : les annonces formation de François Hollande
Le président de la République a adressé ses vœux pour la nouvelle année ce lundi 18 janvier aux forces économiques du pays depuis le Conseil économique, social et environnemental. L'occasion pour lui de dévoiler son plan d'urgence pour l'emploi, bataille qu'il compte bien mener jusqu'à la fin de son quinquennat. Plusieurs mesures orientées formation et apprentissage ont été distillées pour tenter d'inverser la courbe du chômage d'ici 2017. « Nous devons agir pour que la croissance soit plus robuste et pour que les créations d'emplois soient plus abondantes » a précisé le chef de l'État.
Par Célia Coste - Le 19 janvier 2016.
Parmi les priorités affichées, celle qui concerne l'apprentissage demeure une pierre angulaire. François Hollande a martelé une nouvelle fois l'importance du dispositif pour l'insertion des jeunes sur le marché de l'emploi. « Ce que nous voulons, c'est que les jeunes puissent entrer en permanence dans ce dispositif d'apprentissage et que les employeurs puissent multiplier les accueils pour ces jeunes, en portant ce message que l'apprentissage est une filière de réussite et une filière d'excellence. » Le Président a indiqué vouloir l'ouvrir aux titres du ministère du Travail afin de permettre une entrée en apprentissage tout au long de l'année. De plus, les entreprises qui le souhaitent pourront ouvrir un CFA. L'alternance au sein de l'Éducation nationale va être renforcée et 500 nouvelles formations ciblées sur les métiers pour lesquels les besoins sont forts seront créées. Dans un souci de décloisonnement des parcours, des jumelages entre les lycées professionnels et des CFA seront prévus.
Renforcer le contrat de professionnalisation
Rappelant que l'alternance ne concerne pas que les jeunes, le président de la République a affiché sa volonté de doper le contrat de professionnalisation. « L'objectif pourrait être 50 000 bénéficiaires au lieu de 8 000 aujourd'hui. Et pour y parvenir, l'État apportera un soutien financier sur le modèle des emplois aidés. » François Hollande compte bien sur l'engagement des entreprises « et pas simplement celles de l'économie sociale et solidaire – […] dans cet accueil des demandeurs d'emploi sous forme de contrat de professionnalisation, et notamment ceux qui sont au chômage depuis trop longtemps ».
500 000 formations : une mesure structurelle
Revenant sur le plan des 500 000 formations, le Président s'est défendu de vouloir mettre en œuvre une mesure conjoncturelle. « C'est une mesure structurelle fondamentale, l'enjeu c'est de pourvoir les emplois disponibles et qui ne trouvent pas preneurs faute de personnel qualifié en nombre suffisant. L'enjeu c'est de saisir les nouvelles opportunités liées aux secteurs en expansion : le numérique, la transition énergétique mais aussi les activités traditionnelles pour lesquelles la demande en emplois qualifiés est croissante : l'aéronautique, le bâtiment, la sécurité, le tourisme, le service à la personne. » Il précise qu'un milliard d'euros seront mobilisés et que les partenaires sociaux apporteront leur contribution pour définir les besoins selon les branches et les territoires. Les formations seront aussi orientées vers la création d'entreprise pour les demandeurs d'emploi. « Des moyens nouveaux doivent être dégagés à cette fin », a précisé François Hollande. Une réunion devrait se tenir au début du mois de février entre le Premier ministre, les présidents de Région, les acteurs sociaux, les préfets et le service public de l'emploi pour convenir des modalités pratiques des 500 000 formations en 2016.
Prime à l'embauche dans les PME
Afin de dynamiser l'embauche dans les petites et moyennes entreprises, le président de la République propose un coup de pouce sous forme de prime pour celles comptant moins de 250 salariés. 2 000 euros seront reversés dès aujourd'hui pour toute embauche, notamment d'un jeune ou d'un demandeur d'emploi, payé entre un et 1,3 fois le Smic en CDI ou en CDD de minimum six mois. Un dispositif mis en place pour une durée de deux ans, « le temps du basculement du CICE [ 1 ]Crédit d'impôt pour la compétitivité et emploi. en baisse définitive de charges ».
Notes
1. | ↑ | Crédit d'impôt pour la compétitivité et emploi. |