Philippe Degonzague, président de l’Opco Atlas
Une « Maison des Opco » pour développer la coopération (Philippe Degonzague, président d'Atlas)
La restructuration des opérateurs de compétences, lancée avant l'été, s'accélère. Pour Philippe Degonzague, président d'Atlas l'Opco du conseil et des services financiers, la réussite de sa mise en œuvre passe par une nouvelle approche de coopération entre les branches et entre les Opco.
Par Catherine Trocquemé - Le 23 septembre 2019.
Atlas entre dans la dernière ligne droite de la mise en place de sa gouvernance et de son organisation opérationnelle. Son président, Philippe Degonzague, voit plus loin. Après une carrière dans le cabinet d'audit et de conseil PriceWaterhouseCoopers, il s'engage dans sa nouvelle mission avec une vision. « La formation joue un rôle crucial dans une économie et des entreprises en pleine transformation. Les opérateurs de compétences et les partenaires sociaux, en travaillant dans une logique de coopération et de partenariats, peuvent contribuer à son développement notamment dans les plus petites entreprises et dans les territoires ».
L'opérateur de compétences du conseil et des services financiers a été jusqu'à présent fortement mobilisé sur la fusion des Opca constitutifs. Elle devrait être juridiquement finalisée le 17 octobre prochain, sur la construction d'une gouvernance solide et sur la garantie de la continuité de services. Une période de transition délicate menée en mode conduite du changement. Atlas s'appuie en effet sur des consultants extérieurs pour accompagner le management et les collaborateurs et pour adapter les systèmes d'information.
Un enjeu collectif
Au delà de cette restructuration, Atlas doit s'approprier ses nouvelles missions. Elles passent, selon Philippe Degonzague, par de nouvelles méthodes de travail. Si la restructuration des branches n'est pas encore entamée, les partenaires sociaux doivent, en effet, dès maintenant nouer des relations plus étroites. Une petite révolution culturelle.
Ils ont déjà, au sein de la plupart des Opco, créé des sections paritaires transversales. Chez Atlas, elles sont au nombre de 6. Ces lieux d'échanges inter-branches vont plancher notamment sur l'évolution des certifications professionnelles, l'alternance et les prospectives. « La mission des observatoires des métiers, des qualifications et des compétences conditionne la pertinence des plans d'actions que nous mènerons. C'est un enjeu collectif. Nous avons tout intérêt à nous appuyer sur les meilleures pratiques et les outils les plus développés », insiste Philippe Degonzague. Le travail des observatoires y gagnerait en lisibilité et produirait des données plus homogènes et plus documentées. Sans compter les économies d'échelle ainsi générées.
Pas de concurrence
Cette logique de mutualisation peut s'élargir au nouvel écosystème des opérateurs de compétences. C'est l'idée portée par Philippe Degonzague. « Nous pourrions créer une Maison des Opco. Nous ne sommes pas concurrents. Nous avons des choses à nous apporter mutuellement. C'est le cas dans l'organisation de nos ressources dans les territoires afin d'être le plus présents possible auprès des entreprises, tout particulièrement les plus petites. L'innovation pédagogique est également un beau sujet à partager ». Plus largement, la réforme invite l'ensemble des acteurs de la formation privés et publics, au niveau des territoires et des régions à déployer une culture du partenariat.